Publié le 23 Août 2020

Le 26 juillet 2016 Jacques Hammel, prêtre, a été assassiné dans l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime) au terme d’une longue vie au service des hommes.

 

Le 9 août 2020, huit jeunes ont été tués au Niger. Six d’entre eux étaient français et membres de l’ONG Acted. Ils ont aimé les études et la vie. Ils ont voulu partager avec d’autres l’amour qu’ils avaient reçu. Ils pensaient donner une partie de leur existence pour les plus pauvres, hommes, femmes et enfants d’un pays en guerre. Ils leur ont offert toute leur vie.

 

Mais la lutte contre la misère et pour la fraternité peut déplaire. Au Niger et dans les pays voisins, des groupes extrémistes armés vivent de cette misère car elle leur permet de recruter des jeunes et des enfants dont l’avenir est dénué d’espoir. En France, certains tentent de semer la haine pour faire naître de nouvelles vocations de djihadistes.

 

Appartenant à des générations différentes, ces femmes et ces hommes s’étaient retrouvés autour de valeurs communes et d’engagements qui s’ensuivaient.  Jacques Hammel a servi l’humanité en Eglise. Mus par leur conscience citoyenne et républicaine, les jeunes ont servi  l’humanité universelle pour plus de fraternité et de justice. Ils sont devenus nos maîtres et nos modèles.

 

Heureux le peuple qui, de génération en génération, sait susciter tant d’altruisme et d’amour du prochain. Aux chrétiens, ces martyrs rappellent les paroles de Jésus : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ».

 

Quant à moi, comme Jean dans le livre de l’Apocalypse, je rêve de pouvoir dire un jour : « Je vois une foule immense que personne ne peut dénombrer, de toute nation, race, peuple et langue… L’Agneau sera leur pasteur et les conduira aux sources des eaux de la vie. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux » (Ap, 7, 9, 19). Et dans cette foule je vois les visages radieux de Jacques, Charline, Myriam, Nadifa, Stella, Léon, Antonin et de tant d’autres…

 

Jean-Paul Blatz

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Publié le 13 Avril 2020

Il est des moments, dans une existence, où la vie semble vaincue par la mort, la raison écrasée par l’irrationnel, l’espérance  réduite à néant.

C’est en ces temps de ténèbres et de peurs, que, face à la mort, des femmes et hommes restent debout pour que la vie, malgré les apparences, reste plus forte que la mort.

Je pense à cette personne, âgée de 82 ans, touchée gravement par l’actuelle épidémie. L’intubation par appareil respiratoire ayant échoué, elle demanda aux médecins présents de l’aider à partir afin de libérer un lit de réanimation au profit d’une personne plus jeune qui pouvait être sauvée.

Ainsi, devant nos yeux, la pâque de l’homme devient un lumineux témoignage de la réalisation de l’Homme nouveau dans son désir d’humanité en plénitude.

Que ce témoignage d’espérance soit une bénédiction pour nos vies et celle de nos enfants et petits-enfants. Quelle donne sens à leur existence et à la nôtre.

 

Jean-Paul Blatz

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Publié le 13 Avril 2020

En cette période de confinement, les chrétiens peuvent se passer de la liturgie pascale traditionnelle. Mais ils ne peuvent pas se passer de l’expérience quotidienne de la résurrection de Jésus. Car - affirmait déjà Paul - si Jésus n’est pas ressuscité, notre foi est vaine.

Je sais qu’aujourd’hui, Jésus a le visage souffrant d’une femme ou d’un homme sur un lit d’hôpital. Je sais qu’il porte le masque d’un soignant dans une salle de réanimation.

Je sais aussi qu’il a sauvé son ami Lazare de la mort. Quand, dans nos hôpitaux, une personne est arrachée à la mort, n’est-ce pas, chaque fois, une victoire de la vie ? Ce combat victorieux d’aujourd’hui ne fait-il pas de nous de nouveaux témoins de la résurrection de Jésus comme l’étaient déjà des femmes de Jérusalem il y a deux mille ans ?

Et quand la mort semble apparemment triompher, la pâque de l’homme ne devient-elle pas espérance de vie dans sa plénitude ?

 

Христос Воскресе ! Воистину Воскресе !
(salutation russe)

Christ est ressuscité ! Christ est vraiment ressuscité !

Jean-Paul Blatz

(1) Paroles d’un chant de Jean-Claude Gianadda

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Publié le 26 Janvier 2020

Il y a quelques jours [dimanche le 19 janvier 2020] une manifestation nationale s’est déroulée à Paris. Je l’ignorais jusqu’à ce que mon journal télévisé m’en informât. L’objectif des manifestants était de s’opposer à la PMA. Selon un comptage opéré par une société privée à la demande des médias, ceux-ci auraient été 26 000 à répondre à une trentaine d’associations organisatrices se réclamant d’un catholicisme traditionaliste et anticonciliaire. Il y a quelques années [en 2013] une manifestation de même type avait rassemblé un million de personnes, selon les organisateurs. Tout fout le camp, même le catholicisme de tradition…

 

Dans l’Eglise catholique on se plaint  de la diminution du nombre de prêtres, de celui des pratiquants dominicaux et des donateurs au denier de l’Eglise. Rien d’étonnant quand on voit l’acharnement avec lequel certains catholiques (évêques, prêtres, laïcs) dressent des liste d’indésirables : couples d’homosexuels, personnes ayant changé de sexe, divorcés remariés, femmes aux postes de responsabilité, femmes et hommes exclues du presbytérat, distribution de la communion réservée aux hommes, aumônières d’hôpitaux interdites de donner le sacrement des malades, jeunes filles auxquelles on refuse le service de l’autel… Même comme homme je suis concerné par la plupart de ces interdits. Combien de fois a-t-on dû m’excommunier in petto parce que je suis pour l’autorisation de l’avortement, pour le contrôle de naissances  pour le mariage pour tous, pour la PMA, pour la GPA. Je m’en moque évidemment. Tout fout le camp, même la peur de l’inquisition…

 

Dieu merci, il me reste l’essentiel. L’essentiel c’est lui, Jésus, témoin d’une Parole perpétuellement renouvelée dans notre monde par la présence de l’Esprit. Restons fidèles au premier Osterputz [nettoyage de Pâques], celui de sa résurrection. A notre tour laissons mourir ce qui mérite de disparaître et nous empêche de voir le Ressuscité face à face. Et si nécessaire donnons-lui un coup de main pour faire renaître l’espérance d’un monde meilleur, plus juste et plus joyeux.

 

Jean-Paul Blatz

 

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Publié le 20 Décembre 2019

Chers amis,

         Comme vous le savez tous, la date de l’anniversaire de ma naissance n’est pas éloignée. Tous les ans, on célèbre une grande fête en mon honneur, et je pense que cette année encore, Noël sera marqué par un grand moment de joie.

 

         Pendant cette période, tout le monde se presse dans les magasins, achète des cadeaux. Il y a plein de publicités un peu partout, et, tout cela s’amplifie au fur et à mesure que mon anniversaire se rapproche. Cela ne me laisse pas indifférent de savoir, qu’au moins une fois, beaucoup de personnes pensent à moi.

 

         Pourtant, je remarque que, si dans les premiers temps, les gens paraissaient comprendre et semblaient reconnaissants de tout ce que j’ai fait pour eux, plus le temps passe et moins ils semblent se rappeler la raison de cette célébration. Les familles et les amis se rassemblent pour passer un moment, mais ils ignorent, bien souvent, le sens de la fête.

 

         Je me souviens que l’année dernière, se tenait un grand banquet en mon honneur. La table de la salle à manger était remplie de mets délicieux. La décoration était superbe et il y avait de nombreux et magnifiques cadeaux emballés de manière originale.

 

         Mais curieusement, je n’étais pas invité … J’étais, en théorie, l’invité d’honneur, mais personne ne s’est rappelé de moi, et l’on ne m’a pas envoyé d’invitation. La fête était en mon honneur mais quand ce grand jour est arrivé, on m’a laissé dehors… et pourtant, moi j’aurais aimé être avec eux et partager leur table.

 

         En fait, je n’étais que moyennement surpris car, beaucoup de portes se ferment devant moi : par refus, par indifférence, par ignorance  ou pour tout autre raison. Comme je n’étais pas invité, j’ai décidé de me joindre à la fête sans faire de bruit, sans me faire remarquer. Je me suis mis dans un coin et j’ai observé. Tout le monde était content de trinquer, certains faisaient des farces, riaient à tout propos. Il y avait de la joie dans l’air… Pour couronner le tout, le gros bonhomme  à la barbe blanche est arrivé, vêtu d’une longue robe rouge. Il s’est assis sur le canapé et tous les enfants ont couru autour de lui, en criant : « Père Noël, Père Noël ! » Ils ont reçu des jouets, sans savoir, au juste, qu’est-ce qui, au départ, a déclenché cette fête.

 

         A minuit, tout le monde a commencé de s’embrasser ; j’ai ouvert mes bras et j’ai attendu que quelqu’un vienne me serrer dans ses bras, mais personne n’est venu à moi. Soudain, ils se sont mis à échanger des cadeaux. Ils les ont ouverts un par un, en grande excitation. Quand tout a été déballé, j’ai regardé pour voir si, peut-être, un cadeau m’était destiné. Qu’auriez-vous ressenti si, le jour de votre anniversaire, tout le monde échangeait des cadeaux et que vous n’en receviez aucun ? J’ai compris que je n’étais pas désiré à cette soirée, et je suis parti silencieusement.

 

         En réalité, je ne garde aucune rancune envers quiconque présent à cette soirée festive. Toutefois, j’aurais souhaité dire un mot de l’origine de cette fête et, du coup, évoqué le sens qu’elle peut revêtir, pour chacun de nous, en ces temps un peu chaotiques que nous vivons.

 

         D’abord, l’origine de cette fête ?  -  La venue d’un enfant, au nom de Jésus. Et cette naissance est si importante qu’on continue, de nos jours, du moins dans la majeure partie de notre planète, de dater les événements en disant : «  Nous sommes tant d’années après Jésus-Christ ».

 

         C’est donc l’idée que nous nous faisons de Dieu qui est en cause lorsque nous fêtons Noël. Une naissance humble et discrète, sans bruit, sans publicité. Je ne suis pas né dans un palais majestueux comme les rois de ce monde. Mon message est autre.

 

         Quel est ce message ? –L’annonce d’un Dieu qui se donne gratuitement. Noël, c’est l’amour de Dieu pour tous, pour chacun de vous sans exception. Un amour inconditionnel, car le désir de Dieu, c’est de se donner à l’homme, même au plus mauvais, même au plus lointain, gratuitement. Le bonheur de Dieu est dans le don de lui-même.

 

         Chers amis, peut-être est-ce là votre plus grande difficulté pour croire ? On voudrait un Dieu puissant et il est faible. On le voudrait riche et il est pauvre. On le voudrait pour un nombre limité de « bien-pensants » et il est pour tous. Noël met en pièce cette image d’un Dieu « mondain ».

 

         Mais Noël est par le fait même, un appel au partage. Et je suis heureux quand j’apprends que des initiatives sont prises dans ce sens : pour donner de la chaleur à ceux qui ont froid, de la nourriture à ceux qui ont faim, de l’amitié à ceux qui sont seuls. Ces initiatives je l’affirme, sont nombreuses, mais on ne sait pas les voir. Peut-être faudrait-il en parler entre vous ?

 

         Je termine cette lettre en vous disant que je vous aime de tout mon coeur.

 

                                      Jésus, votre ami.                     (Secretaire : Jean Rigal - St Amans, le 25 décembre 2019).

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Rédigé par jonasalsace

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