Publié le 4 Décembre 2017

Lorsque la nuit tombe sur les villes et les villages d'Alsace, mille lumières s'allument et illuminent les yeux de tous ceux qui, dans la froidure qui nous submerge, cherchent un peu de chaleur dans nos marchés de Noël. Cette année une étoile plus brillante que toutes nos lumières s'est arrêtée sur le petit village de Thal-Marmoutier (Bas-Rhin) comme jadis une autre étoile - ou la même - s'était posée sur un village de Palestine, appelé Bethlehem.

 

En ce premier dimanche de l'Avent de l'an 2017, la presse régionale nous a informés que l'hôtellerie du couvent des Petites sœurs franciscaines, établi dans ce village depuis 1826, accueillera avant la fin de l'année, 53 réfugiés politiques. Il s'agira de familles originaires de pays d'Afrique subsaharienne hébergés le temps de régulariser leur situation. Ces personnes, en danger de mort, fuient les guerres et les persécutions perpétrées dans leur pays (1). Ici, elles accéderont aux soins et à la santé et seront aidées pour l'obtention du droit d'asile. Lorsque leur situation sera régularisée, elles s'intégreront ailleurs dans notre société  et de nouveaux réfugiés leur succéderont.

 

Par leur engagement, les franciscaines de Thal restent fidèles aux exigences fondamentales du monachisme, l'accueil inconditionnel de toute personne en détresse et à la règle de leur congrégation qui leur demande de se mettre au service des personnes en difficulté. Elles sont peut-être chargées d'années mais continuent à vivre la joyeuse confiance et l'heureuse insouciance des disciples de Jésus qui permettent de vaincre toutes les réticences et toutes les peurs.

 

Qu'à l'approche de Noël, une étoile brille aussi sur le chemin de chacun d'entre nous. Que sa chaleureuse  lumière nous aide à ouvrir notre cœur et notre porte.

 

Jean-Paul Blatz

 

(1) Dernières Nouvelles d'Alsace, 2  décembre 2017

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Publié le 29 Novembre 2017

Une question bien française : la loi permet-elle aux élus d'installer des crèches  dans des bâtiments publics ? Une autre question, tout aussi française : la loi nous autorise-elle à laisser des enfants "crécher" dans la rue ?

Chaque matin, dans notre pays, des enfants se réveillent dans la rue et vont à l'école sans petit déjeuner chaud, sans pouvoir se laver, car il n'y a toujours "pas de place pour eux dans l'hôtellerie" (Luc 2, 7). Sortir de la précarité quelques milliers d'enfants et les loger décemment : une goutte d'eau pour la cinquième puissance économique mondiale. Mais un effort, apparemment,  insurmontable pour nos dirigeants.

N'attendons pas que les pierres crient pour briser notre silence (Luc 19, 40) : osons parler. En ces jours d'Avent, remplaçons nos cœurs de pierre par des cœurs de chair (Ezéchiel 36, 26). Exigeons de nos élus que l'argent de nos impôts soit employé à bon escient. Comme chrétiens, n'avons-nous pas reçu la mission, au travers de l'Evangile de Jésus-Christ, de subvertir tout Etat qui s'aviserait de ne pas respecter les droits humains et de pas contribuer à la fraternité universelle ? C'est la condition pour qu'advienne Noël, pour que l'Emmanuel soit accueilli chez nous. "Ce que vous avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait" (Matthieu 25, 40). 

Jean-Paul Blatz

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Publié le 27 Novembre 2017

Lettre ouverte au Président de la République

Monsieur le Président,

Le 26 juillet 2017, un an après l'assassinat de Jacques Hamel à Saint-Etienne-du Rouvray vous avez rappelé qu' "au cœur de nos lois et de nos codes, forgés par l'histoire, il est une part qui ne se négocie pas..., une part - j'ose le mot - sacrée. Cette part, c'est la vie d'autrui, mais c'est aussi tout ce qui nous rend humains : l'amour, l'espérance, le don de soi..., le goût de l'autre... Une part qui se retrouve dans ce qui est le fondement même de notre République... En effet, la République repose sur l'amour et le respect de l'humanité. Chacun œuvre à cet idéal avec ses croyances, avec sa philosophie, avec sa morale.... Chaque religion... doit amener sa part de combat pour que jamais le repli sur soi...ne puisse triompher ".

Le 27 juillet 2017 vous avez déclaré publiquement : " Je ne veux plus d’ici la fin de l’année avoir des hommes et des femmes dans les rues, dans les bois. Je veux partout des hébergements d’urgence ".

Aujourd'hui, à Paris, à peu de distance de la présidence, dans un gymnase, des migrants attirent votre attention sur la précarité de leur situation. A Marseille, d'autres jeunes migrants occupent l'église Saint-Ferréol, sur le Vieux-Port, pour rappeler la détresse des mineurs isolés. L'archevêque de Marseille, qui leur offre l'hospitalité, s'est rendu sur place pour leur apporter son soutien.

Nombreux sont les citoyens, de toutes confessions et convictions, qui ont foi en la parole de la République.

Après le temps des promesses, voici venu le temps de leur accomplissement.

Salutations républicaines et fraternelles,

Jean-Paul Blatz

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