Publié le 6 Juin 2014

  Esprit de Dieu, voici que Tu nous rassembles aujourd’hui pour célébrer une nouvelle Pentecôte.

Nos langues et nos engagements sont différents, mais Ton souffle partage dans nos cœurs une même foi, une même espérance, une même charité.

Esprit créateur répands en abondance sur Ton Eglise la profusion de Tes dons.


A chacune de nos rencontres et demain plus encore :

. fais apparaître ce qui est caché,

. fais germer ce qui est tombé en terre,

. fais éclore ce qui bourgeonne,

. fais mûrir ce qui grandit.


Nous voulons construire une communauté fraternelle :

-      qu’elle sache contempler inlassablement Ta Parole,

-      qu’elle trouve dans la célébration la sève des vrais renouveaux

-      qu’elle soit un lieu d’accueil et de convivialité où l’on est reconnu, respecté, écouté, où chacun puisse trouver sa place !


 Voici le jour où Tu donnes Ton souffle à ce monde. Voici le jour où  Tu nous convoques pour être Ton Eglise. Aide-nous à quitter nos masques et à cheminer vers la vérité tout entière. Sois en nous l’Esprit qui recrée nos libertés quand elles se défont, qui ouvre les portes de l’Espérance au coeur de nos épreuves et de nos doutes. Sois le promoteur infatigable d’un nouveau mode  d’exister en Eglise où la recherche, la créativité, le courage d’avancer chassent toutes nos peurs. Guide ceux qui empruntent de nouveaux chemins et frayent avec audace une voie à la mission prophétique du Peuple de Dieu. Pour ceux qui regardent en arrière … et pour ceux qui souffrent des lenteurs, sois l’Esprit de la promesse !

 

Pour tous ceux qui s’efforcent de faire de Ton Eglise un lieu de partage et de réconciliation, de vérité et de liberté, Esprit de Dieu, nous Te rendons grâce.

 

 Esprit de Pentecôte, Toi qui as rassemblé des témoins « venus de toutes les nations qui sont sous le ciel » aide-nous à aller à la rencontre des hommes de ce temps. Les portes de nos maisons sont parfois aussi verrouillées que celles des disciples (Jn 20,19). Donne-nous la force d’être dans toutes les dimensions de notre existence les artisans de Ton Royaume. Le monde d’aujourd’hui constitue la réalité dans laquelle Tu travailles et disposes les germes de l’avenir. C’est donc là qu’il nous faut Te rejoindre. Aide-nous à penser moins à ce que nous quittons qu’à ce que nous cherchons et à ceux à qui nous sommes envoyés. Sois en nous l’Esprit de lumière et de force, pour que nous sachions discerner et développer partout les semences les plus cachées d’intelligence, de liberté et d’amour. Nous voici pleins d’admiration et de reconnaissance pour tout ce que Tu viens réaliser en nous, et parfois par nous ou malgré nous.

        

Esprit de Pentecôte « élargis l’espace de notre tente. » Il nous arrive d’oublier que le champ de Ton action est aussi vaste que le monde et que l’Eglise est plus grande que nos communautés locales.  

Tu ne veux pas, Tu ne peux pas rester prisonnier de nous-mêmes. Dans le désert que nous traversons, Tu ouvres un avenir que nous ignorons mais que Tu prépares avec nous. Notre chemin est  souvent celui de l’exode. Mais il n’y a de désert qu’en vue de la Terre promise et l’exil annonce déjà le rassemblement du Peuple de Dieu.

Aussi notre action de grâce se veut incessante. Dieu notre Père qui es fidèle et juste, Ton Fils ne cesse de nous envoyer l’Esprit. Quand le souffle s’épuise sur notre vieille terre et sur nos communautés fatiguées, Son souffle vient envahir nos cœurs et ranimer la vie.

       

Esprit de Pentecôte, Souffle de Dieu, c’est Toi qui permets  à l’Eglise d’avancer vers le matin de sa Pâque.

Et aujourd’hui encore, Tu nous dis, comme dans un murmure : « Ne crains pas ! ton pas fera naître une danse ! »

 

                                            Jean Rigal   (Pentecôte 2014).

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Publié le 6 Juin 2014

parvis1407Sommaire des articles du dossier

 

Le vocable « temps » est ambigu. Il est utilisé couramment pour signifier des concepts différents : moment, durée, chronologie, qui ne disent par ailleurs pas ce qu'il est. Philosophes et scientifiques s'interrogent depuis des siècles sur sa nature : existe-t-il indépendamment de nous ? Le temps des horloges, qui se déroule de façon uniforme, n'est pas le temps psychologique qui, lui, est élastique. 

 

Nous vivons aux niveaux personnel, social et politique le présent dans sa relation au passé proche et à l'avenir également proche auquel il est indéfectiblement lié.

 

Le temps qui tisse nos vies est aussi la marque que nous portons en nous de l’histoire collective qui nous a précédé. Sauf à être fondamentaliste, il n'est pas possible de parler de Dieu sans interroger les mythes, sans être conscient que la Bible ne s'est pas écrite dans un monde clos et que la plupart des mythes sur laquelle elle repose sont partagés par d'autres cultures et remontent à des époques beaucoup plus anciennes. 

 

Le temps qui intervient dans ces récits est l'idée que s'en faisaient leurs auteurs. Dire que Dieu est hors du temps ou que le Christ reviendra à la fin des temps n'est pas une information révélée sur ce qu'est la nature du temps. L'essentiel de notre foi est lié à l'Incarnation qui signifie que c'est dans le monde que l'on rencontre Dieu. 

 

Les différentes civilisations ou les différentes philosophies ont eu des conceptions du temps différentes ; temps linéaire ou temps circulaire ; préexistant ou non… Sans savoir expliciter la nature propre du temps, la science en utilise une approche mathématisée à partir de laquelle toutes les branches de la physique se sont construites ; elle nous donne aujourd'hui une vision de l'histoire de l'univers et de la place que nous, êtres humains, y occupons. Mais on ne peut oublier que les théories scientifiques émergent du cerveau des hommes dans un contexte socioculturel donné : les concepts ont une histoire.

 

Ce temps qui tisse nos vies (Lucienne Gouguenheim)

Deux façons de penser le temps, l’une fondée sur l'éternité et l’autre sur l'histoire sont deux composantes contradictoires mais inséparables de notre effort pour comprendre le monde. Nous ne pouvons pas expliquer ce qui change sans le ramener au permanent.

 

Multiples durées et moments uniques (Réjane Harmand et Françoise Gaudeul)

Le temps qui passe très vite ou qui n’en finit pas de passer ; celui qui nous manque ou que nous ne prenons pas pour vivre. Mais aussi l’instant unique, celui qui est là, décisif : « le temps venu de… ».

 

Le temps du politique (Anthony Favier)

L’exigence de résultat n’amène-t-elle pas à surévaluer la temporalité courte ? Comment inclure le temps long dans nos projets politiques, sans attenter à l’idéal démocratique de perfectibilité de la société et d’amélioration de nos existences ?

 

Mirages et écueils de l’immédiateté (Georges Heichelbech)

Le temps est l’horizon à travers lequel nous faisons l’expérience du monde, mais la modernité semble désormais compromettre les conditions de cette rencontre. Au-delà de l’emballement de l’innovation technique, c’est l’accélération du réel lui-même qui est en jeu.

 

Le temps c’est de l’argent (Lucette Bottinelli)

De plus en plus d’acteurs, partout dans le monde, s’engagent dans une course onéreuse pour gagner quelques microsecondes sur une transaction financière. Bien sûr, pour gagner de l’argent. Mais avec quelle utilité pour l’économie réelle ?

 

Un perpétuel besoin de fêtes (Jean-Paul Blatz)

La communion festive répond à des besoins humains fondamentaux : exorciser les peurs et oublier les préoccupations quotidiennes. Elle échappe aujourd’hui au contrôle et à la régulation religieuse et continue à contribuer à la socialisation.

 

Le temps biblique à l’épreuve de la science et de la sécularisation (Jean-Paul Blatz)

Que reste-t-il aujourd’hui de l’irruption du Dieu transcendant dans le temps, rejetée par la science, confinée à la sphère privée par la laïcisation et de plus en plus ignorée par une société marquée par la sécularisation et même l’exculturation du christianisme ?

 

Conception du temps - Diversité et complexité (Jean-Pierre Schmitz)

La diversité de la conception du temps est un marqueur de civilisation, même si la mondialisation tend à l’estomper. Temps linéaire en Occident, temps cyclique en Orient induisent des comportements différents et contribuent  à la complexité des relations

 

Temps de l’histoire et temps du mythe (Jean-Bernard Jolly)

Ne pouvant arrêter le temps, les hommes structurent le vécu en une histoire qui s’inscrit dans la permanence. En deçà du début des histoires particulières, le temps des origines qui est le début de toutes les histoires échappe à la mémoire. Le caractère mythique de ces récits des origines leur donne une dimension de sens.

 

Temporalité de la Parole de Dieu (Jean-Marie Kohler)

Le Dieu des traditions juive et chrétienne s’est radicalement impliqué dans l’histoire de l’humanité. Le mystère de son incarnation dans le Christ ne s’éclaire pour nous, par delà les dogmes atemporels qui sont censés en rendre compte, qu’à travers le vécu des hommes.

 

La nature énigmatique du temps et son approche par la physique (Christian Larcher)

Qu’est-ce que le temps ? Nous construisons des horloges. Mais est-ce bien le temps que l’on mesure ? Le temps est-il son propre moteur, fabriquant des instants toujours neufs, évoluant comme une plante qui pousse ? Ou bien ne ferait-il que parcourir un chemin déjà initialement tracé de toute éternité ?

 

Lucette Bottinelli et Lucienne Gouguenheim

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Publié le 6 Juin 2014

jeanne d'arc photo-copie-1Mardi 20 mai Jeanne d'Arc a été libérée par un commando de la liste "Féministes pour une Europe Solidaire" 

Au cours d'une cérémonie festive et burlesque avec moines et sorcières, des femmes et des hommes de la liste « Féministes pour une Europe Solidaire » ont libéré symboliquement Jeanne la Lorraine des griffes des conservateurs et des extrémistes qui la célèbrent aujourd’hui alors qu'ils l'auraient brûlée hier !Par cette action, le commando a voulu rappeler que Jeanne la guerrière a été jugée par l’Église lors d'un procès conduit par  un évêque, Pierre Cauchon, qui mobilisa plus de cent témoins à charge : chanoines, docteurs, abbés et délégués de l'université de Paris.


Les pourfendeurs des études de genre ont sans doute oublié que le chef d’accusation principal à l'encontre de Jeanne était... qu'elle portait des vêtements d’homme.

Dans un premier temps, Jeanne s’était soumise, elle avait accepté de s'habiller en femme, et avait été épargnée. Mais après une tentative de viol, elle reprit ses habits d’homme. C’est alors que, considérée comme « relapse » (retombée dans ses erreurs passées), elle a été condamnée à être brûlée vive.


Le 30 mai 1431, elle périssait dans les flammes comme sorcière.

Comme elle, des dizaines de milliers de femmes en Europe,  aux XVIe et XVIIe siècles, ont été brûlées, par la volonté de l’Église,sous l'accusation de sorcellerie.

Ultime injure faite à Jeanne : être récupérée par les notables et les extrémistes !


Aujourd’hui, nous avons affirmé que Jeanne, la rebelle, la guerrière, serait à nos côtés, dans une France laïque et pour une Europe solidaire.

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Rédigé par jonasalsace

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