Publié le 31 Mars 2011

Les racines


En l'année 50, Paul et ses compagnons arrivent à Philippes. Les Juifs sont peu nombreux dans cette ville. Le sabbat, des femmes se réunissent hors des murs de la ville pour prier. Dans le groupe se trouve une sympathisante du judaïsme, « adorante de Dieu », Lydie.
Luc, l'auteur du récit ci-dessous, avait lui-même pris part à la naissance de la communauté de Philippes.

 

Le texte

 
Ayant pris la mer à Troas, nous avons mis le cap sur Samothrace, le lendemain sur Néapolis et de là sur Philippes. C'était la première ville du district de Macédoine, une colonie romaine. Nous avons passé quelques jours dans cette ville. Le jour du sabbat, nous sommes sortis hors de la porte près d'un cours d'eau où nous pensions qu'il y avait un lieu de prière. Nous nous sommes assis et nous avons parlé aux femmes qui s'étaient réunies.
Une femme du nom de Lydie, négociante en pourpre, de la ville de Thyatire, adorante Dieu, écoutait. Le Seigneur lui ouvrit le coeur pour qu'elle s'attache à ce que disait Paul. Après avoir été baptisée avec sa maison, elle nous supplia en disant : « Si vous m'avez jugée fidèle au Seigneur, entrez dans ma maison et restez
y ». Et elle nous y contraignit. (Ac 16,11-15)
... Suite à une émeute, Paul et ses compagnons sont emprisonnés puis relâchés... Sortis de prison, ils entrèrent chez Lydie, ils y virent des frères, les encouragèrent et s'en allèrent.
(Ac 16,40)

 

 

Aujourd'hui


Peut-être ce texte pourrait-il éclairer celles et ceux qui se posent la question de la place des femmes dans l'Église ? 

  • D'après ce récit le premier chrétien d'Europe est une femme. 
  • Comme beaucoup d'autres, elle joue un rôle important pour la diffusion de la Bonne Nouvelle. On a le droit de penser que, dans ce but, elle met à profit ses voyages comme négociante en tissus de pourpre, son savoir-faire et sa maison. 
  • Au nom de quoi pourrait-on exclure la possibilité qu'elle était responsable de la communauté chrétienne qui se réunissait chez elle, qu'elle présidait des célébrations et peut-être même la fraction du pain ? Le fait qu'elle apparaît comme la maîtresse de maison, que les siens se sont convertis avec elle et que Paul et ses compagnons ont quitté rapidement la ville, permet au moins de poser la question.


Traduit et commenté par Albert Hari

 

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Rédigé par jonasalsace

Publié dans #@femmes

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Publié le 30 Mars 2011

Le 1er mai 2011 le pape Jean-Paul II sera béatifié à Rome. Une tradition catholique récente, mais une pratique fort antique. Et un rappel. L'évêque de Rome est le successeur du pontifex maximus (souverain pontife) qui pratiquait le, culte du chef (ou culte impérial) inspiré de l'Egypte où le pharaon était divinisé.
Aujourd'hui la béatification quasi systématique par le pape de son (ou de ses) prédécesseur(s) est considérée à Rome comme une absolue nécessité - même au prix d'un procès fort peu canonique - pour sauver les apparences d'un pouvoir autocratique et centralisé considéré par les baptisés, depuis le concile Vatican II, comme évangéliquement antinomique et ecclésiologiquement antidémocratique. Sous la pression des groupes de la nouvelle évangélisation auxquels Benoît XVI doit d'être pape, cette béatification est un nouveau signe de la déliquescence d'une institution qui ne peut plus compter que sur la thaumaturgie de ceux qu'elle élève sur les autels pour maintenir un semblant de pouvoir oppressant et
culpabilisateur sur les femmes et les hommes les plus fragiles et qui n'ont pas les moyens de se défendre.


La démarche romaine nous interpelle. Elle nous incite à revenir à la Parole de Dieu. A l'Evangile qui nous rappelle que les premiers témoins de la résurrection de Jésus n'étaient ni des papes, ni des prêtres, mais des femmes. Ou encore aux Actes des apôtres qui racontent que, dans la première communauté de Jérusalem, une femme, Marie, était chargée de veiller à l'unité entre les apôtres, les frères de Jésus et le groupes de femmes qui s'était constitué dans la suite de Jésus.

 

En ces jours qui précèdent Pâques, la Parole de Dieu, à son tour, nous remet en question. Pour nous Christ est-il ressuscité ? Oui, si nous parvenons à nous libérer de l'idolâtrie, des pratiques du paganisme, de la discrimination entre soeurs et frères..., alors il est vraiment ressuscité !
J.P.B.

 

Extrait de l'éditorial de Vagues d'Espérance Numéro 81 - Pour s'abonner information ici!

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Rédigé par jonasalsace

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