Publié le 26 Août 2018

Comme bien d’autres groupes de chrétiens, nous nous sommes indignés des graves actes de pédophilie et de maltraitances commis par des prêtres catholiques et bien trop souvent couverts par leur hiérarchie. Ces révélations, de plus en plus fréquentes et importantes, ont amené le pape François à réagir dans une lettre au peuple de Dieu.

Nous tenons d’abord à rappeler avec force que, face à tous les crimes d’abus ou de viol sur des mineurs, la première et seule réponse valable est celle de la justice pénale. Les chrétiens, les prêtres aussi, sont d’abord citoyens d’Etats de droits et doivent être jugés selon ce statut, et celui-là seul. L’Eglise en tant qu’institution, et les chrétiens en tant que personnes, n’ont aucun droit à se substituer à la loi. Cette réflexion devrait d’ailleurs s’étendre aux domaines politique et législatif : une certaine forme de cléricalisme est aussi à l’origine des oppositions au mariage pour tous ou à la légalisation de l’IVG. 

 Nous partageons évidemment l’analyse du pape François, qui lie les insupportables comportements personnels et institutionnels que l’on découvre à une « manière déviante de concevoir l’autorité dans l’Eglise », le cléricalisme.  De nombreuses réactions de communautés ou d’organisations chrétiennes saluent ce constat et demandent qu’il soit suivi d’actions concrètes et de réformes substantielles. La prière et le jeûne n’y suffiront pas ! C’est sans doute le moment ou jamais de donner pleinement la parole et le pouvoir dans l’Eglise romaine à celles et ceux qui vivent l’Evangile dans la vraie vie, au plus près des hommes et femmes de notre temps.

Mais fallait-il en arriver là ? Fallait-il de telles tragédies humaines, de telles souffrances subies en silence pendant des vies entières pour que l’Eglise commence à se poser la question de son fonctionnement ? Depuis des décennies, dans nos groupes locaux et dans notre fédération nationale, nous dénonçons et combattons le cléricalisme, nous appelons à des réformes nécessaires et nous nous heurtons trop souvent au silence, parfois au mépris ou à l’exclusion. Il est même trop tard aux yeux de beaucoup d’entre nous, qui vivent leur foi en Jésus-Christ loin des structures catholiques et ne croient plus en la possibilité de réformer une institution sclérosée gouvernée exclusivement par des hommes célibataires.

Le chantier de rénovation de l’Eglise catholique va-t-il enfin s’ouvrir ? Nous l’espérons cependant, et nous y participerons si nous y percevons une chance, non pour la sauvegarde de l’Eglise romaine, mais pour l’annonce de l’Evangile.

 

Au nom du bureau de la Fédération des Réseaux du Parvis

Le président, Georges Heichelbech

 

 

Les Réseaux du Parvis, 68 rue de Babylone, 75007 Paris Tél 01 45 51 57 13 www.reseaux-parvis.fr

 

Contacts : temps.present@orange.fr -  georges.heichelbech@wanadoo.fr - maf.jehl@orange.fr

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Rédigé par jonasalsace

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