Publié le 10 Novembre 2013

Editorial : Lorsque l'Eglise redevient humaine

 

La presse et la télévision s'intéressent à nouveau à l'Eglise catholique. Pas pour en dénoncer scandales et perversions. Mais pour relever les propos chocs [Le Figaro] de François, évêque de Rome, et l'aggiornamento  [Le Monde] de l'Eglise qu'il propose.

 

Que dit-il ? Que la première réforme de l'Eglise doit être celle de la manière d'être. D'être à l'écoute des femmes, des divorcés remariés, des homosexuels, des couples non mariés, des femmes ayant avorté... Finies les incantations dogmatiques et morales culpabilisatrices.

 

L'Eglise est appelée à ouvrir des chemins d'humanisation. Car pour les chrétiens, Dieu s'est fait homme. C'est-à-dire que l'humain est assez riche pour nous dire quelque chose de Dieu. L'humain est infiniment respectable puisque Dieu a voulu l'assumer. Mais Jésus a témoigné d'une certaine manière d'être humain. C'est à nous de trouver cet humanisme véritable qui est aussi un christianisme authentique.

 

Humaniser le monde, c'est la raison d'être des chrétiens. Humaniser le monde, c'est parler aux femmes et aux hommes du temps présent comme Jésus parlait à ses contemporains. Avec respect et amour. Humaniser le monde c'est être compagnons de route de tous les citoyens du monde qui s'engagent à faire respecter les doits humains.

 

Quand l'Eglise (re)devient humaine, elle est fidèle à sa doctrine sociale, au concile Vatican II et à l'Evangile.

 

J.P.B.

 

Sommaire

 

Editorial: Lorsque l'Eglise redevient humaine                   1

" La honte ! "    Jean-Paul Blatz                                    1

Une pensée n'est pas valide quand elle perd de vue l'humaine    François, évêque de Rome 5

Jésus et l'homme marié                                                11

Les diacres permanents, perdus entre hiérarchie et peuple ? Jean-Paul Blatz                             14

Désordre pastoral : le boycott des ADP par les évêques ? Marcel Metzger                               20

Bibliographie Christian de Duve. De Jésus à Jésus par Darwin                                                 22

La charte de Jonas Alsace                                23

La célébration de l'offertoire ou préparation des dons à la messe Paul Winninger          24

Bibliographie : Aloyse Kriegel. Ils ont tous un visage d'homme  26

Félicitation ! Ta eu ton bac                               27

Lettre au frère François, évêque de Rome Alice Damay-Gouin                                      28

"N'ayez pas peur" . Et après ? Marcel Metzger                                      29

En Espagne, béatification de cinq cents antirépublicains                                                          31

Les parents ont mangé du raisin vert et les dents de enfants ont été agacés Jean-Paul Blatz     33

Bibliographie Pierre Brunissen. Présence chrétienne en Turquie                                     35

Abolir le système prostituteur                           36

Je ne veux plus. Pétition                                  38

Dieu à de l'humour en Alsace.  Concours de Vierges                                        40

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Rédigé par jonasalsace

Publié dans #@vagues d'espérance

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Publié le 10 Novembre 2013

selestat2013Le 20 octobre 2013, s’est déroulée à Sélestat, la journée régionale annuelle des groupes Jonas d’Alsace. Le matin une célébration a réuni une cinquantaine de personnes. L’après-midi, Monseigneur Jacques Noyer, évêque émérite d’Amiens,

a donné sa vision d’une Eglise qui doit répondre aux besoins du monde d’aujourd’hui en témoignant de l’Amour que Dieu porte à chacun.


Question :

Jacques Noyer vous êtes évêque émérite d'Amiens et vous êtes en Alsace, répondant à l'invitation des groupes Jonas, pour faire une conférence sur le thème : L'avenir des communautés. Qu'allez-vous dire ?

 

Jacques Noyer :

Je parlerai de l'avenir de l'Eglise en essayant de faire rentrer les communautés dans cette mission de l'Eglise... L'histoire avance... Pour rester elle-même, l'Eglise doit changer. Pour rester fidèle à sa mission de toujours : annoncer au monde l'espérance. L'espérance d'un horizon de fraternité et d'amour. Et cela oblige chaque chrétien, chaque communauté, chaque diocèse et l'Eglise toute entière à changer.

 

Vous trouverez ici une interview (audio) de Monseigneur Jacques Noyer et de Marie-Antoinette Dornier présidente des groupes Jonas en Alsace

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Rédigé par jonasalsace

Publié dans #@rencontres

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Publié le 10 Novembre 2013

Editorial


Ne vivre sur terre que pour gagner le ciel, telle a été l’inhumaine obsession de beaucoup de chrétiens durant des siècles. Exilés dans la « vallée des larmes » assignée à l’humanité après l’expulsion de l’Éden, ils devaient se vouer corps et âme à la religion pour échapper au mal omniprésent et à la damnation. Comme le fruit défendu, les plaisirs terrestres véhiculaient le péché et la mort. L’unique voie menant à la félicité éternelle passait par le renoncement aux biens du monde sous la férule de l’Église. Terrifiante aliénation ! La rédemption par le sang de Jésus-Christ donnait certes accès au salut ; mais « après » et « là-haut » seulement.

 

L’Évangile avait pourtant anticipé le ciel sur la terre enannonçant que le Royaume de Dieu se réalise parmi les hommes dès que la bonté l’emporte sur l’indifférence et la haine, dès que la vérité l’emporte sur le mensonge. Et, incroyable miracle, le mal et la mort ont à jamais été vaincus sur le Golgotha par la puissance de l’amour. Même dans les épreuves et les larmes, les Béatitudes du Sermon sur la Montagne invitent à vivre heureux. Dieu n’est pas à chercher dans les cieux, mais parmi les humbles à nos côtés. Actualisant la résurrection, le « Corps du Christ » se construit au fil de l’histoire des hommes. C’est là que germe notre éternité.

 

Tributaires du monde, les Églises sont écartelées entre leurs idéaux universels et les contraintes qui les enserrent. Leurs valeurs ne peuvent s’incarner que de façon imparfaite et transitoire. S’ajoutent à cela les contradictions inhérentes aux stratégies politico-religieuses de conquête et de domination. La proclamation de l’égale dignité de tous les hommes par le christianisme n’a pas empêché cette religion d’être plus proche des puissants que des petits, ni de couvrir à son profit bien des crimes commis par les premiers. Et les ambiguïtés des autres religions ne sont pas moindres, ni leur violence quand leurs intérêts sont en jeu.

 

Il n’y a pas de monopole de la vérité et du salut, mais chaque religion offre des chemins pour s’en approcher. Alors que la modernité récuse l’archaïque dieu Tout-Puissant, les religions qui en ont fait leur idole et l’assise de leur pouvoir se découvrent orphelines et obligées de se dépasser. Inévitable et douloureux exode ! Comment avancer vers des horizons nouveaux en restant fidèle à l’essentiel transmis par le passé ? Comment, sans renier la transcendance nommée Dieu ou autrement, quitter les images obsolètes du divin ? Comment, dans notre société sécularisée et pluraliste, promouvoir l’homme sans l’idolâtrer ?

 

Par delà les légitimes particularités identitaires des religionsse profile, aube d’une possible mondialisation éthique et spirituelle, un humanisme métis à la fois universaliste et pluriel, tissé du meilleur des philosophies et des religions passées et actuelles. Congédiant les faux dieux et les prétentions des peuples élus, l’humanité a vocation à se libérer des avatars profanes du Veau d’or qui la gangrènent, à lutter pour la justice et de la paix, et à s’enrichir de toutes les cultures. « Bonne nouvelle », rêve de Dieu ou rêve de l’homme seulement, le combat pour l’humanisation du monde revêt aujourd’hui une dimension spirituelle et politique inédite.

 

Jean-Marie Kohler

 

 

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