Publié le 29 Septembre 2012

Or, c’est très probablement pendant cet exil que fut composé ce poème de la création en sept strophes, ou jours, qui ouvre toutes nos Bibles aujourd’hui.  L’auteur connaissait certainement le récit du jardin. Il ne le reprend pas. À situation nouvelle regard nouveau :  « Vous n’avez plus de Temple. Mais vous pouvez trouver Dieu dans le temple de la création. Vous êtes regardés comme des moins que rien. mais vous avez une dignité insoupçonnée! Vous êtes au milieu d’étrangers, mais eux aussi partagent cette dignité ! » 

 

Le sixième  jour est consacré à la création des animaux puis de l’être humain placé au sommet de la création :  Dieu délibère  avec lui-même :

 

«  Faisons  l’Adam (l’être humain, l’Homme, l’Humanité)  à notre image et selon notre ressemblance . Qu’ils dominent sur le poisson de la mer, l’oiseau des ciels, le bétail sur toute la terre... »

Dieu créa l’Adam  à son image.  À l’image de Dieu il le créa

Homme (mâle, zakar) et femme (femelle, neqébah) il les créa.

Dieu les bénit et leur dit :

« Fructifiez, multipliez, remplissez la terre et soumettez-la... » ( Gn 1,26-31).

 

Ce texte propose aux exilés un regard nouveau, élargi et approfondi, sur la création et sur l’Humanité faite d’hommes et de femmes.  On ne parle plus d’aide féminine, d’antériorité de l’homme, de mission confiée uniquement à l’homme. 

 

Concernant les femmes les avancées sont indéniables :

 

a)  La dignité de l’Adam  (homme/femme, Humanité) : image et ressemblance de Dieu. Le premier auteur avait présenté un Dieu à l’image de l’homme. Ici on suggère l’inverse.

 

b) L’égalité de l’homme et de la femme créés ensemble, par une même parole créatrice.

 

c) La mission commune. Les hommes et les femmes sont ensemble responsables de la terre et des  vivants.

 

d) L’universalité. Ce message n’est plus lié à une société précise, mais peut traverser les espaces,  les temps et nous rejoindre. [1]

 

Une question se pose : Pourquoi ce changement de regard ?  L’échec des institutions en place (notamment la Royauté)  et l’épreuve de l’exil y ont certainement contribué. Mais tout est loin d’être gagné. Dans la suite



[1] cf.  Découvrir... p.24-25

 

Parmi les livres fondateurs des religions, la Bible est le seul qui présente la « révélation » ou la « découverte » de Dieu dans un long processus historique. Concernant la place des femmes dans la société (et dans la religion liée étroitement à la société à cette époque), cette histoire comporte des avancées (A), des reculs (B) et invite à découvrir l’humour de l’Esprit ? (C). Nous nous arrêterons à quelques données essentielles. Mais on pourrait en relever bien d’autres...

 

 

A- Des avancées

 

1. L’évolution positive de la conception de la femme dans les textes sur la création (entre le 9ème et le 6ème siècle av. JC)

 

Dans les deux premiers chapitres de la Genèse, les auteurs expriment comment ils se représentaient les origines du monde, de la vie et de l’être humain, de la femme.  Le chapitre 2, le récit du jardin,  est le plus ancien. Il peut remonter aux environs du 9ème siècle avant JC.  Le chapitre 1, le poème de la création, peut être daté du temps de l’exil au 6ème siècle av. JC. Lire ces textes dans l’ordre dans lequel ils ont été écrits nous permet de découvrir l’évolution de la pensée entre ces deux époques. 

 

Le récit du jardin (Genèse 2,4b-25)

 

Quand ce récit fut composé les Israélites étaient établis sur leur terre. Ils vivaient de l’agriculture et de l’élevage. Ils appelaient Dieu « Yahvé » et essayaient de se le représenter comme un être humain, travaillant de ses mains.

 

Yahvé Dieu modela l’homme (Adam) avec de la poussière prise du sol (adamah).  Il souffla dans ses narines une respiration de vie...Yahvé Dieu  planta un jardin en Éden... Il prit  l’homme et leplaça dans le jardin pour servir le sol et le garder ... Il dit :« il n’est pas bon pour l’homme d’être seul, je veux lui faire une

aide qui soit comme son vis-à-vis ».   Puis, Yahvé Dieu modela du sol toute bête des champs et tout oiseau des cieux pour voir comment l’homme les appellerait... Mais pour l’homme on ne trouva pas d’aide qui soit comme son vis-à-vis ». Après avoir fait oeuvre de potier, Dieu devient anesthésiste (il fait dormir l’homme), puis chirurgien (il en retire une côte) et enfin architecte :  À partir de la côte qu’il avait prise il bâtit une femme.  Il la fit venir vers l’homme, à qui on doit le premier chant d’amour de la Bible  : Celle-ci, cette fois, c’est l’os de mes os et la chair de ma chair, celle-ci.  On l’appellera femme (ishah) car c’est de l’homme (ish) qu’elle a été prise, celle ci !  C’est pourquoi l’homme quitte son père et sa mère. Il s’attache à sa femme et ils deviennent une seule chair. Ils étaient nus tous les deux, l’homme et sa femme, et ils n’en avaient pas honte. (Gn 2,4b-25).  

 

Dans ce récit, un certain nombre de données suggèrent une infériorité de la femme par rapport à l’homme : celui-ci reçoit seul la mission par rapport au monde : nommer (= dominer) les animaux, servir et garder le sol. La femme est créée après l’homme, à partir de l’homme et pour l’homme comme une compagne et une aide. On l’appellera par le mot ‘homme’ (ish)  au féminin (ishah) « l’hommesse ».

 

Néanmoins  un certain nombre d’indicateurs positifs apparaissent déjà :  La femme n’est pas seulement regardée comme une aide, mais aussi comme le seul « vis-à-vis » de l’homme. Elle n’est pas modelée par un potier comme ce fut le cas pour Adam, mais bâtie par un architecte. Elle est accueillie par un chant d’amour : « La chair de ma chair ! »

 

Le poème de la création (Genèse 1,1-2,4a)

 

Entre rédaction du chapitre 2 et la composition du poème du chapitre 1, plusieurs siècles se ont écoulés. En 587 av. JC, Nabuchodonosor, roi de Babylone,  prend Jérusalem pour la deuxième fois. Toutes les certitudes sont ébranlées. La Royauté de David s’écroule. Le Temple est en ruine. La Terre promise est aux mains des étrangers. Une partie du peuple est en exil à Babylone.

Or, c’est très probablement pendant cet exil que fut composé ce poème de la création en sept strophes, ou jours, qui ouvre toutes nos Bibles aujourd’hui.  L’auteur connaissait certainement le récit du jardin. Il ne le reprend pas. À situation nouvelle regard nouveau :  « Vous n’avez plus de Temple. Mais vous pouvez trouver Dieu dans le temple de la création. Vous êtes regardés comme des moins que rien. mais vous avez une dignité insoupçonnée! Vous êtes au milieu d’étrangers, mais eux aussi partagent cette dignité ! » 

 

Le sixième  jour est consacré à la création des animaux puis de l’être humain placé au sommet de la création :  Dieu délibère  avec lui-même :

 

«  Faisons  l’Adam (l’être humain, l’Homme, l’Humanité)  à notre image et selon notre ressemblance . Qu’ils dominent sur le poisson de la mer, l’oiseau des ciels, le bétail sur toute la terre... »

Dieu créa l’Adam  à son image.  À l’image de Dieu il le créa

Homme (mâle, zakar) et femme (femelle, neqébah) il les créa.

Dieu les bénit et leur dit :

« Fructifiez, multipliez, remplissez la terre et soumettez-la... » ( Gn 1,26-31).

 

Ce texte propose aux exilés un regard nouveau, élargi et approfondi, sur la création et sur l’Humanité faite d’hommes et de femmes.  On ne parle plus d’aide féminine, d’antériorité de l’homme, de mission confiée uniquement à l’homme. 

 

Concernant les femmes les avancées sont indéniables :

 

a)  La dignité de l’Adam  (homme/femme, Humanité) : image et ressemblance de Dieu. Le premier auteur avait présenté un Dieu à l’image de l’homme. Ici on suggère l’inverse.

 

b) L’égalité de l’homme et de la femme créés ensemble, par une même parole créatrice.

 

c) La mission commune. Les hommes et les femmes sont ensemble responsables de la terre et des  vivants.

 

d) L’universalité. Ce message n’est plus lié à une société précise, mais peut traverser les espaces,  les temps et nous rejoindre. [1]

 

Une question se pose : Pourquoi ce changement de regard ?  L’échec des institutions en place (notamment la Royauté)  et l’épreuve de l’exil y ont certainement contribué. Mais tout est loin d’être gagné. Dans la suite

nombre d’auteurs « machistes » reviendront exclusivement au récit du jardin, d’autant plus volontiers, qu’il est prolongé par celui de la « la chute » (Genèse 3).

2.  Les réactions contre un courant rigoriste, anti-féminin et raciste dans le judaïsme d’après  -450

 

Tentatives d’épurations 

 

Cela se passe au temps des occupations étrangères de la « Palestine » : par les Perses jusqu’en -333, les Grecs (hellénisme) jusqu’en - 63, puis les Romains. Malgré cette domination étrangère, les grands prêtres restent les chefs du peuple. Au milieu du 5ème siècle, sous le gouverneur Néhémie, les remparts de Jérusalem sont reconstruits et une réforme sociale est réalisée avec succès (Né 5,1-19). Après cette réforme, Esdras, « un scribe versé dans la loi de Moïse », entreprend une réforme religieuse (Esd 1,1-5). Grâce à l’appui du roi perse, la loi juive (la Torah) devient Loi d’État : le sabre et le goupillon. Déjà ! Esdras en profite pour procéder à une « épuration » et débarrasser le peuple des femmes étrangères ayant épousé un Juif, ainsi que de leurs enfants. (Es 7,1-10,44). Ses consignes à l’égard des étrangers sont claires et montrent jusqu’où peut aller le racisme et l’antiféminisme, même dans le peuple de la Bible. Ce qui est en cause c’est la pureté du peuple :  «  Ne donnez pas vos filles à leurs fils et ne prenez pas leurs filles pour vos fils. Ne recherchez jamais, ni leur paix, ni leur bonheur, pour que vous deveniez forts, mangiez les meilleurs fruits de la terre et en fassiez hériter vos fils pour toujours. » (Esd 9,12). 

 

Réactions vigoureuses  

 

L’intégrisme d’Esdras ne fait  pas l’unanimité. Les écrits bibliques de cette époque en témoignent. Les trois seuls livres de la Bible portant un nom féminin voient le jour : Ruth, Judith et Esther. Ruth, l’étrangère est présentée comme l’arrière grand mère de David (Ruth 4,17). La veuve Judith use de ses charmes pour décapiter le général Holopherne qui assiège Béthulie (Jdt 6-10). la reine juive Esther mariée à un roi perse sauve son peuple, sans oublier Vasthi, la reine perse tombée en disgrâce. Elle avait osé désobéir à son mari aux yeux de tous les grands officiers. Il fallait l’écarter, car dit le roi : « Sa façon d’agir ne manquera pas de venir à la connaissance de toutes les femmes qui n’en seront que plus portées à mépriser leurs maris, dans leur for intérieur » (Est 1,17). On peut y joindre : l’histoire de  Suzanne par laquelle se dévoile la perversion de deux vieux juges ( au chapitre 13 du livre de Daniel) et le Cantique des cantiques,  seul  livre  que

certains biblistes osent attribuer à une femme et qui place l’amour au-dessus de toutes les conventions sociales. Quoi qu’il en soit il s’agit de l’unique livre de la Bible où les personnages féminins et masculins disposent d’un temps de parole presque identique. L’auteur du livre de Jonas ridiculisant le chauvinisme du prophète Jonas, ainsi que les dialogues de Job remettant radicalement en cause les idées reçues, comme  « Tu es malade parce que tu as péché », s’inscrivent également dans ce courant  subversif.

 

Il est intéressant de constater que, dans cette réaction contre le judaïsme pur et dur, la promotion des femmes et l’ouverture à l’étranger se donnent la main.

 

 

3. Troisième et suprême avancée : La vie et l’action de Jésus de Nazareth  

 

La situation des femmes

 

Malgré quelques avancées, la vie des femmes israélites au début de notre ère reste marquée par la discrimination. La femme est soumise au père, puis au mari dont elle est la possession et qui peut la répudier.  Elle ne peut ni gérer ses biens, ni hériter. Elle est soumise à de nombreux interdits et tabous concernant la pureté, qui rendent sa vie pénible. Son accès au Temple est limité au « parvis des femmes ». Elle n’a pas le droit d’intervenir pendant le culte de la synagogue...  Au 2ème siècle de notre ère Rabbi Yehyda demandera aux juifs de prononcer chaque jour la louange :  « Loué sois-tu de ne pas m’avoir fait femme, car la femme n’est pas  tenue aux commandements... »   Dans les villes importantes la femme est souvent cloîtrée dans la maison. Son domaine s’arrête à la porte de la cour. Dans la campagne, en revanche,  les femmes sont plus libres d’aller et de venir. Le moins qu’on puisse dire c’est que lorsque Jésus commence à agir l’air du temps n’est pas à la promotion féminine. 

 

Le temps de la Parole vivante

 

Une autre donnée caractérise cette période de l’histoire biblique :  le dernier ouvrage en date de l’Ancien Testament, le livre de la Sagesse, a été rédigé   entre les années 50 et 30 avant notre ère. Le premier écrit du Nouveau Testament date de l’an 51. Il s’agit de la première épître de Paul aux Thessaloniciens. Pendant près d’un siècle, c’est le silence de la Parole écrite. Mais c’est aussi le temps de la Parole vivante, comme l’affirme clairement, autour de l’an 70, l’épître aux Hébreux :  Après avoir à maintes reprises et sous maintes formes, parlé jadis aux pères par les prophètes, Dieu, en ces jours qui sont les derniers nous

a parlé par un Fils qu’il a établi héritier de tout et par qui aussi il a créé les mondes ... (Hé 1,1-2).

 

On peut se réjouir de ce que dans les dernières décennies, les recherches concernant le « Jésus de l’histoire » ont été réhabilitées et ont progressé rapidement.

 

Jésus à Nazareth

 

Jésus ne vit pas en ermite dans le désert, comme Jean Baptiste. Il mène une vie normale dans une famille habitant le petit village de Nazareth en Galilée. Tout le monde voit en lui le fils de Joseph et de Marie. Il a, selon toute vraisemblance, des frères et des soeurs. Le Nouveau Testament en parle à plusieurs reprises (en Mc 3,31-35 ; 6,3 ; Mt 13,35 ; Jn 2,12 ; 7,3.4.10 ; Ac 1,14 ; 1 Co 9,5 ; Ga 1,19).  A cette époque une famille nombreuse était regardée comme une bénédiction de Dieu. Pour les historiens, comme pour les auteurs bibliques, les  frères et sœurs de Jésus ne posent  pas de problème. Il n’en est pas de même pour la dogmatique établie dans la suite.

 

Jésus passe les 9/10èmes de sa vie à Nazareth : l’enfance, l’adolescence, la jeunesse et une grande partie de sa courte vie d’adulte. Comme Joseph il devient  tekton,  c’est à dire menuisier, charpentier, peut être aussi charron. Ce métier le met en  relation avec beaucoup de monde. À Nazareth il découvre la vie et le travail des femmes. Il voit  sa mère chercher l’eau à la fontaine, préparer la pâte, assaisonner la nourriture avec des épices, réparer des vêtements, chercher une pièce d’argent perdue. Peut-être est-il choqué  par l’arsenal de règles de pureté qui accablent la vie des femmes, les rendent régulièrement  impures et les marquent de complexes et d’un sentiment d’infériorité. Peut-être prend-t-il  conscience de la place secondaire qui leur est réservée dans la société et dans la religion. À cette époque il est  normal qu’un  homme adulte soit marié. Nous n’avons aucune preuve pour affirmer que Jésus est resté célibataire. Nous n’en avons pas non plus pour affirmer qu’il était marié.

 

Pendant sa vie itinérante entre les années 28 à 30

 

Quand Jésus quitte Nazareth pour annoncer la Bonne Nouvelle,  sa  famille  voit  son  action  d’ un   mauvaisœil  : Les siens partent pour se saisir de lui, car disent-ils : ‘Il a perdu le sens.’  (Mc 3,21).  Les rapports entre Jésus et sa famille se tendent au cours de sa vie publique. D’après les Évangiles, chaque fois que sa mère, ses frères et soeurs veulent le voir, ils se heurtent à une fin de non-recevoir (Mc 3,31-35). On voit mal les premier chrétiens inventer dans la suite une telle attitude irrespectueuse de Jésus envers sa famille.

 

Il est clair que des femmes suivent Jésus tout au long de sa vie publique, de la Galilée à la croix (Lc 8,1-3 ; 23,49). Cela signifie que  le rabbi Jésus les accepte comme disciples, à la différence des autres rabbis qui n’ont que des disciples masculins. Il s’agit d’une nouveauté extraordinaire, dont on est loin d’avoir tiré toutes les conséquences.

 

Lors de sa vie itinérante, Jésus  rencontre des femmes, accueille des mères  avec leurs enfants, adresse la parole à des femmes seules (la Samaritaine), discute avec une étrangère  (la Cananéenne) rencontre des pécheresses notoires, se laisse toucher par une femme impure à cause d’un flux de sang et devient ainsi lui-même impur. Il a un pied-à­­-terre à Béthanie chez des amis : Marthe, sa soeur Marie et leur frère Lazare. 

 

Jésus supprime les tabous concernant les femmes, notamment les règles de pureté qui rendent leur vie, déjà dure, encore plus pénible. Il subordonne toutes les lois à celle de l’amour de Dieu et du prochain. Au risque de s’attirer les foudres des autorités il  affirme sans broncher que les prostituées précéderont les grands prêtres dans le Royaume de Dieu (cf. Mt 21,31).

Jésus ne parle  pas comme les scribes et les pharisiens. Il utilise un langage nouveau  accessible  même à ceux, et surtout à celles, qui n’ont ni appris à lire ni étudié la loi.  Il enseigne en paraboles, des histoires que l’on écoute avec intérêt et qui font réfléchir. Il proclame des  béatitudes accessibles à tous et à toutes.  On ne connaît aucune parole de Jésus qui utilise des textes de la tradition biblique pour abaisser les femmes.

 

La présence des femmes lors de son exécution et au tombeau le matin de  Pâque est un signe de leur affection et de leur fidélité. [2]  

 

Après la mort de Jésus

 

Que vont faire les premiers chrétiens après la mort et l’annonce de la résurrection de Jésus? Comment les auteurs du Nouveau Testament vont-ils se situer des dizaines d’années après le « temps de la Parole vivante »? Vont-ils faire leur, voire même accentuer, cette ouverture de Jésus face aux femmes? Ou bien d’anciens démons resurgiront-ils pour freiner le dynamisme qu’il a initié?  



[1] cf. Découvrir... p. 177-182

 



[2] cf.  Découvrir... p.24-25

 

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Publié le 29 Septembre 2012

La tentation d’utiliser la Bible comme un arsenal d’arguments pour prouver une thèse est de toutes les époques. 0n pourrait ainsi faire de la Bible un manuel antiféministe, machiste, sexiste à partir duquel on justifierait tous les machismes civils et religieux d’aujourd’hui.

 

On pourrait, à l’inverse,  faire de la Bible un manifeste pour la  promotion féminine. On rassemblerait les grandes figures comme Sara, Anne, Judith, Esther, bien d’autres, et Marie, la nouvelle Ève, évidemment. Cette intention est louable. Mais elle repose sur deux attitudes critiquables : d’une part,  l’occultation de nombreux  textes nettement antiféministes existants dans la Bible et, d’autre part, un souci exagéré de vouloir défendre la cause féminine par des textes bibliques.    

 

Une troisième voie est possible. Elle se situe dans une autre perspective. Elle consiste à examiner de près les textes bibliques concernant les femmes,  à situer ces textes dans l’histoire, les uns par rapport aux autres, afin de  mettre au jour les contradictions, les tensions, les avancées et les reculs de la promotion féminine dans le peuple et dans les écrits de la Bible. C’est la voie que nous suivrons. Nous essayerons ainsi de découvrir le dynamisme de l’histoire des femmes de la Bible. [1]

 

Une telle démarche invite aussi à une lecture équitable de la Bible.  C’est une question de justice ! En effet,  le texte biblique fut écrit par des hommes, mais la vie qui est à la racine du texte fut vécue par des hommes et des femmes. Les auteurs bibliques nous livrent  les nom d’environ 170 d’entre elles. De prime abord on peut penser que c’est déjà  pas mal. Mais, si on compare ce chiffre au nombre de personnages bibliques masculins portant un nom, on déchante. Ils sont près de 2900. Le rapport est  édifiant : une femme pour dix-sept hommes. Faut-il rappeler que dans la mentalité sémitique quelque chose ou quelqu’un n’existe vraiment que quand il a un nom ? On peut imaginer l’influence inconsciente et l’utilisation antiféministe possible de ce déséquilibre.

 

La lecture équitable suppose aussi une attention à toutes les femmes de la Bible celles qui n’ont pas de nom, comme la femme de Noé... ou  les 700 femmes du  harem de Salomon... et toutes celles que la Bible ne mentionne pas, mais qui étaient bien vivantes et auxquelles certaines expressions,  comme « toute la communauté » ou « tout Israël »,  pourraient faire allusion. Le peuple de la Bible n’était pas un clan d’hommes célibataires.



[1] C’est ce que j’ai essayé de faire dans mon livre Découvrir toutes les femmes de la Bible, 426 p. édité au Québec  par Novalis en 2007. La démarche de cet ouvrage est en partie à la base de cet article. Des notes y renverrons avec l’indication : cf. Découvrir... page...

 Pour tout renseignement s’adresser à Albert Hari .Tel : 03 88 61 09 83 ou Fax : 03 88 31 26 75.

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Rédigé par jonasalsace

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Publié le 29 Septembre 2012

Editorial : Y a-t-il un pilote....

 

La barque de Pierre, pour telle passait l'Eglise catholique. Le pape en étant le pilote. Une période révolue ? Le successeur de Pierre parle encore, relayé par d'autres évêques. Ils discourent sur les intégristes, les prêtres pédophiles, le sexe des baptisés, l'homophobie, la complémentarité de la femme... Les femmes et les hommes de notre temps sont touchés par les guerres, la pauvreté, les injustices, l'exclusion, le chômage, la financiarisation de l'économie libérale....

 

Une hiérarchie à la dérive. Une incompréhension entre les clercs et l'opinion publique. Un épiscopat plus préoccupé par sa survie que par l'annonce de l'Evangile. La "prière pour la France" en est un exemple récent.  Y a-t-il  encore  un  pilote  dans la bar-

que ? Y a-t-il encore une barque ?

 

Cette situation à première vue désastreuse pour une institution, ne nous invite-t-elle pas à revenir au dernier concile œcuméniques et à sa théologie du baptême qui rend chacun d'entre nous responsable de l'Eglise et de sa mission ? L'inaudibilité des derniers clercs accompagne la révolution silencieuse que nous vivons depuis un demi siècle et qui substitue lentement mais sûrement dans l'Eglise une ministérialité populaire - l'équivalent de la souveraineté populaire de la nation en politique - à une autocratie cléricale pluriséculaire. Alors que les jeunes prêtres se focalisent sur la protection d'une aire sacrée dont seraient exclus les laïcs, des baptisés prennent en charge aussi bien l'enseignement que la célébration et la diaconie. En se référant à l'Evangile - uniquement à l'Evangile. En usant de la raison. Sans culpabiliser. Sûrs que tout homme aspire à être aimé et à aimer. Puissent ces femmes et ces hommes être l'espérance de notre temps et des temps à venir.

 

J.P.B.

 

 

 

 

Editorial          Y a-t-il un  pilote... 1                                                                    

Prière pour la France : une hérésie de la communication   Marcel Metzger 1

Celui qui demeure dans l'amour...  4

A propos de la prière pour le 15 août 2012 proposée par Mgr Vingt-Trois  Fraissignes Jacques4

 L'Eglise en débat 5                                                                       

Prière pour la France : Jonas Alsace prend position  Marie-Anne Jehl 6

 "N"ayez pas peur " de l'homosexualité. L'Eglise doit ouvrir un dialogue interne  Jean-Pierre Mignard  8

 Marie prise en otage   8

 Avez-vous écrit une prière... Aice Damay-Gouin                                         9

 Une communauté chrétienne face à la prière pour la France                                      10

 Des prêtres et des théologiens catholiques britanniques en faveur du mariage gay            10

 La nouvelle évangélisation : Résurgence d'un relent antirépublicain ? Jean-Paul Blatz                                              11

 L'Eglise catholique et la sexualité  Jean Rigal                                                     15

La Bible est-elle antiféministe ?  Albert Hari                                                     19

 Ô joie ! Benoît XVI a de l'humour            Alice Damay-Gouin                                        29

 Le Vatican et les religieuses américaines           30

 Histoire des religieuses aux Etats-Unis Karin Heller                                                    33

 Humanisation et religions Marcel Metzger                                              34

  Dans vos prières ne rabâchez pas comme les païens  Alice Damay-Gouin                                        35

 Les représentations catholiques du genre   Alice Gombault                                              36

 Lettre à l'Association pour l'abolition de la règle du célibat...  Joseph Buecher                                             39

 Croire aujourd'hui                                             40

 Le poids judéo-chrétien qui nous est transmis par l'influence des moines Alice Damay-Gouin                                        41       

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Rédigé par jonasalsace

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