Non ! La messe n’est pas dite !
Publié le 11 Septembre 2020
L’article publié ce 6 juin dans les DNA et l’Alsace relève la décision autoritaire et unilatérale de l’archevêque de Strasbourg d’accueillir la Communauté de la Croix Glorieuse au sein de la paroisse St Joseph de Colmar. Et ce, contre l’avis des paroissiens qui font communauté autour de ce lieu, y célèbrent l’Eucharistie dans la tradition de l’Eglise, celle qui s’inscrit dans l’Histoire et dont les options du dernier Concile Vatican II font autorité pour l’universalité du message de l’Evangile.
Bien au-delà de l’usage du latin pour « dire la messe » il s’agit plus encore de comprendre ce qui est rendu vivant à travers les célébrations du mystère pascal : l’ Amour inconditionnel de Dieu pour toutes les femmes et tous les hommes du monde d’aujourd’hui.
Pas un rituel répété sous une forme historiquement datée mais une action de grâce vivante, ancrée dans la réalité vécue par les femmes et les hommes de notre temps. Action de grâce nourrie par la Parole et le partage du Pain eucharistique, signe à la fois d’un don originel et d’une solidarité vivante et concrète.
Pas une répétition de formules souvent incompréhensibles pour nos contemporains mais une créativité traversée par les joies, les peines, les souffrances et les heureuses fulgurances de nos contemporains.
Non, la messe n’est pas dite lorsqu’on tourne le dos au Peuple de Dieu.
Non, la messe n’est pas dite lorsqu’on arrête l’histoire comme pour décréter que la mort l’emporte sur la vie.
C’est une erreur théologique et une faute pastorale.
La messe commence lorsqu’elle célèbre les désirs des femmes et des hommes de ce temps, de leurs questions, de leurs espérances, de leur quête de sens. C’est ce que des croyants, rassemblés dans les groupes Jonas, vivent, célèbrent et risquent au grand vent de la liberté joyeuse des enfants de Dieu.
A l’heure où notre terre est frappée par une pandémie mondiale et où les replis frileux s’emparent des esprits face aux peurs inhérentes il est urgent de renouveler notre enracinement dans une Bonne Nouvelle qui exprime sa foi en l’Homme révélé par le Nazaréen. C’est ce vivent humblement bon nombre de croyants.
Toute autre approche réduit l’Homme à n’être que l’objet d’une puissance magique.
Les sagesses qui ont traversé l’histoire cherchent toutes les liens avec une source radicalement aimante qui irrigue la croissance de sujets co-créateurs de solidarités structurantes de sociétés vivantes, signes de la dimension immanente de nos êtres égaux en dignité et en espérance.
Gérard Pigault
Jonas Strasbourg