Publié le 22 Avril 2011
1. Pourquoi ?
La naissance de ce groupe est issue de la mobilisation conséquente de nombreux chrétiens (surtout de nombreuses chrétiennes) à la suite des propos publics de Mgr Vingt Trois le 6 novembre 2008 : … « le tout, ce n’est pas d’avoir une jupe, mais c’est d’avoir quelque chose dans la tête ». Ces propos ne peuvent pas ne pas être révélateurs de schémas de pensées sexistes et discriminatoires au sein d’une organisation dirigée par des hommes et incapables d’avoir des relations respectueuses à l’égard de l’ensemble des membres de la communauté.
Le sujet dans un premier temps : comment manifester une solidarité et un soutien aux femmes au sein des églises chrétiennes, l’église romaine en particulier lorsqu’elles sont victimes de considérations négatives et de traitements antiévangéliques et dénués de fraternité. Nous souhaitions repérer ces discriminations concrètes mais aussi donner une publicité à la réussite de femmes investies dans le service des communautés et reconnues.
L’étape de l’éclosion du « comité de la jupe » : notre groupe a fait partie du groupe strasbourgeois des personnes intéressées par la démarche d’Anne Soupa jusqu’au moment de la création de conférence catholique des baptisés de France. Nous n’avons pas poursuivi notre participation car les objectifs de la CCBF n’avaient plus la spécificité que nous avions repérée dans le comité de la jupe.
Actuellement, nous voulons être un groupe d’étude et de réflexion sur les discriminations dont sont victimes les femmes au sein des confessions religieuses en général. Historiquement, les religions ont été complices de la différence de considération pour les hommes et pour les femmes. Aujourd’hui, l’évolution sociale qui tend à instaurer l’égalité, la parité semble freinée au sein des organisations religieuses : y-a-t-il une raison profonde et obscure pour prolonger ce « désamour » à l’égard des femmes ? Pourquoi cette inégalité entre hommes et femmes au sein des Eglises.
Ce premier thème s’est appuyé sur les travaux de Lucie Veyretout, doctorante de l’Université de Strasbourg, son sujet de thèse correspond à nos centres d’intérêts :
"L'application des droits de l'être humain au sein des groupements religieux. Recherches relatives à la question de la discrimination des femmes dans l'accès aux fonctions cultuelles".
2. Réunion du groupe Jonas de Strasbourg autour de la présentation par Lucie Veyretout de son sujet de thèse. Lundi 28 mars 2011.
Introduction par Eliane Michel :
RECHERCHE SUR LES FEMMES ET LE CULTUEL AVEC L’ETUDE PLUS PARTICULIERE DE LEUR SITUATION DANS L’EGLISE CATHOLIQUE.
Quant nous avons commencé ce travail en prenant des faits connus et revus de nombreuses fois (l’interdiction de l’accès aux femmes à la prêtrise par exemple) nous nous sommes aperçus très vite qu’il fallait élargir le sujet et voir ce qui se passait chez les autres avec un aperçu historique et sociologique.
Les conclusions d’un colloque du 15 mars 2004 sur le sujet nous a paru exprimer d’une façon claire ce que nous avions nous même trouvé.
a) L’absence des femmes des fonctions religieuses n’est pas due au manque d’intérêt du public féminin.
Elle n’est pas due aux principes de la loi religieuse qui considéreraient les femmes comme des êtres inférieures aux hommes ou ayant des besoins spirituels moindres.
b) Elle est due, essentiellement, à une crainte, sans cesse accrue, des hommes d’avoir à partager le pouvoir politique, religieux, social ou autre, avec les femmes. On est donc face à un problème sociologique qui trouve son expression, certes particulière, dans les domaines religieux de la société.
Il est clair maintenant qu’il ne faut plus parler de l’absence des femmes des fonctions religieuses mais de leur mise à l’écart, voire de leur exclusion par le public masculin. Malheureusement, il s’agit d’un phénomène commun à toutes les sociétés humaines.
Cependant la dernière phrase de la conclusion nous posait problème.
« Tout changement reste possible, les exemples exposés ci-dessus démontrent que le processus est bien engagé »
Ce colloque concernait les femmes juives et le changement qui est pour elles possible et commencé (il y a maintenant des Rabbins femmes dans la Synagogue libérale) reste difficilement envisageable du fait que dans l’Eglise catholique Romaine la fonction de prêtre homme est sacralisée.
Cette sacralisation dans l’état actuel des choses a pour conséquence une mise à l’écart obligatoire des femmes non à cause de leur sexe mais de leur impossibilité d’accéder à la prêtrise. La tendance de l’Eglise actuelle est même dans le durcissement de ses positions tout en essayant d’avancer sous la pression inévitable d’une société qui change.
Pour parler simplement « on tourne en rond ».
3. Voir article : Discrimination des femmes dans l'accès aux fonctions cultuelles
4. Nos contacts
Marie-Danièle Boutillier
E. M.
Lucie Veyretout
Fernand Jehl
Nous vous tiendrons au courant de la suite.
5 Réflexions, discussions, réactions, témoignages
N'hesitez pas à commenter
.
…………………………………………………………………………..