Communiqué des groupes Jonas d’Alsace suite à la levée de l’excommunication des évêques lefebvristes par le pape Benoît XVI, le 24 janvier 2009
Publié le 29 Janvier 2009
Allons-nous devoir partir ?
La décision de Benoît XVI qui réintroduit dans notre Eglise les évêques lefebvristes nous scandalise au plus haut point et nous désespère.
Il ne s’agit pas, en effet, de réintégrer des nostalgiques de la messe en latin, mais des opposants résolus au concile Vatican II, qui n’ont renoncé à aucune de leurs certitudes et n’ont qu’un seul but, ramener l’Eglise à son état antéconciliaire. C’est le triomphe de la frange la plus réactionnaire de l’Eglise et de la société, qui peut aller sans vergogne jusqu’à nier l’existence des chambres à gaz. A ce propos, nous et nos amis juifs attendons une condamnation ferme du pape, voire une sanction à l’égard de cet évêque
Le concile Vatican II avait ouvert l’Église au monde pour que la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ puisse être annoncée au plus grand nombre. Depuis 50 ans, nous sommes engagés dans l’Eglise catholique, malgré ses pesanteurs, parce que ce concile nous avait ouvert des espaces de liberté, de vérité, de tendresse et que nous persistions à vouloir garder ces espaces ouverts, pour et avec toutes celles et tous ceux qui nous entourent.
Mais un tel désaveu, l’injonction d’être en communion avec ceux qui, jamais, n’ont voulu comprendre et encore moins accepter la moindre évolution, et qui veulent une église coupée du monde et centrée sur le « sacré », non, vraiment, ce n’est pas supportable !
Veut-on nous pousser vers la porte ? Mesure-t-on, à la curie romaine, le désarroi et l’immense découragement dans lequel se trouvent de nombreux chrétiens catholiques, qui ne peuvent plus admettre que la compréhension et l’ouverture soient toujours pour les mêmes ?
Doit-on ouvrir les portes à ceux qui ne songent qu’à en fermer ? L’accueil de ces prêtres représente un danger certain pour l’œcuménisme, c’est aussi la reconnaissance d’une idéologie que nous combattons comme êtres humains et comme citoyens, comme parents et éducateurs.
Quand on accueille, on ouvre sa maison, mais on ne veut pas qu’elle soit détruite. Notre maison, c’est l’Église de Vatican II… Jusqu’à quand ?
Strasbourg, 28 janvier 2009