Expulsions et Retentions en France
Publié le 12 Avril 2012
L'objectif du gouvernement français de 25000 expulsions en 2007 est porté à 35000 en 2012. Dans la région Alsace, c'est au centre de rétention de Geispolsheim qu'on enferme les étrangers jusqu'à quarante-cinq jours, avant leur expulsion. Depuis 2007, plus de 3000 personnes y ont été enfermées, dont plus de 1500 expulsés.
Ces chiffres cachent des tragédies humaines quotidiennes, toujours plus nombreuses et graves. Nous sommes convaincus qu'elles sont largement méconnues.
Qui est concerné ?
Des personnes ou des familles ordinaires qui n'ont pas obtenu de titre de séjour - au titre du droit d'asile, de leurs liens familiaux en France, de leur santé, d'un contrat de travail... - ou bien, situation courante, dont le renouvellement du titre a été brutalement refusé, souvent après des années de séjour régulier.
Expulsé aveuglément : des conséquences dramatiques.
Des personnes sont arrachées à leur lieu de vie, de travail, à leurs liens sociaux. Des demandeurs d'asile sont renvoyés dans leur pays, dont ils fuyaient la persécution. Des parents sont arrachés à leurs enfants. Des enfants, des personnes âgées ou gravement malades, sont enfermés en rétention. A cette fin, ils sont traqués sans relâche, près des écoles, des abris de nuit, des lieux de distribution alimentaire, des associations d'aide aux personnes étrangères...
Alors, ils se cachent, sursautent quand on frappe à la porte, ont peu quand ils se déplacent, conduisent leurs enfants à l'école, cherchent leur courrier, font des courses...
En outre, l'enfermement en centre de rétention, qu'il aboutisse ou non à l'expulsion, est une violence destructrice, difficile à imaginer lorsqu'on n'a pas été privé de liberté.
Ces expulsions, exécutées entre notre nom, coûtent cher, broient les gens, piétinent les valeurs de notre démocratie.
De plus en plus d'agents administratifs et judiciaires, de policiers disent leur malaise d'être un maillon d'une chaîne d'exécution dont personne ne se tient vraiment pour responsable. Nous croyons que nous en sommes tous responsables.
Depuis 2007, maintenant dans plus de deux cents villes, les cercles de silence sont une protestation non-violente de personnes de tous horizons philosophiques, politiques ou religieux.
En Alsace, des cercles de silence se tiennent dans les villes suivantes :
Colmar, le 30 de chaque mois, 18h-19h, place Unterlinden. - cercledesilence.colmar@orange.fr
Guebwiller, le dernier samedi de chaque mois, 17h-18h, place de l'Hôtel de Ville
Haguenau, le 30 de chaque mois, 18h-19h, forum place de la République
Mulhouse, le dernier samedi de chaque mois, à 16h30, place de la Réunion
Saverne, le 30 de chaque mois, 18h-19h, place du général de Gaulle. - cercledesilence.saverne@gmail.com,
Sélestat, le dernier samedi de chaque mois, 14h-15h, place de la Victoire. - cercledesilence-selestat@orange.fr,
Strasbourg, le 30 de chaque mois, 18h-19h, place Kléber - cercledesilence.strasbourg@gmail.com
Wissembourg, le 30 de chaque mois, 18h-19h, place de la République.
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