L'homme débout ou l'Evangile révélé
Publié le 7 Janvier 2018
Lors d'une homélie prononcée le 8 septembre 2017 au Mont Sainte-Odile (Bas-Rhin), Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg fustigeait l' "idéologie de l'égalitarisme" selon laquelle "Dieu est désormais présenté comme un partenaire, à égalité". Il ajoutait : "L'homme n'est grand qu'à genoux" devant Dieu.
Ces propos me laissent perplexes. Il m'avait semblé que la foi chrétienne repose sur les mystères de l'incarnation et de la résurrection. En se faisant homme parmi les hommes, Dieu ne s'est-il pas fait notre frère ? Frère de chaque femme et de chaque homme, avec une préférence pour les plus faibles et les exclus ? L'incarnation de Dieu en homme n'est-elle pas la référence primordiale de la fraternité et de l'égalité ?
Par ailleurs, par sa résurrection, Jésus n'a-t-il pas, une fois pour toutes, relevé l'homme à genou devant une divinité ? Notre foi dans le mystère de la résurrection n'implique-t-elle pas précisément de mettre débout tout homme, particulièrement celui que la hiérarchie institutionnalisée et l'exploitation économique mettent à genoux ?
En portant certains jugements anti-égalitaires, antri-démocratiques ou anti-modernistes, ne risque-t-on pas de mettre en cause le vivre-ensemble tel qu'il a été voulu et vécu par Jésus et que les chrétiens d'aujourd'hui ont pour mission de pérenniser ?
Jean-Paul Blatz