Contribution de Jonas Strasbourg à une démarche synodale dans notre diocèse

Publié le 4 Juin 2024

Nous plaçons notre contribution à la démarche synodale à la lumière de trois termes majeurs qui en définissent la visée. Nous en précisons ici les contours

 

Désacralisation : Nous devons témoigner et parler de la vie et du message du Christ en dehors des termes du sacrifice, en privilégiant la bienveillance et l’accueil. Il faut passer de l’autel à la table, passer du sacrifice au partage.

 

Autonomie et lien d’unité: Notre Eglise devra porter une attention toute particulière aux petites communautés pour qu’elles puissent exister comme visages d’Eglise dans la richesse de leur diversité. L’autonomie ne doit pas être un frein à l’unité, dont des ministres ordonnés seront garants. 

 

Coresponsabilité : Le baptême confère à chaque chrétien à tous les niveaux de l’Eglise une responsabilité propre et légitime un processus électif pour nommer les conseillers et les responsables aux différents niveaux. 

 

Nos objectifs concrets et situés dans le temps peuvent alors se définir ainsi :

 

En 2025 notre diocèse désignera  une femme en qualité de vicaire générale.

 

Dès 2025, notre Eglise locale reconnaitra la diversité et la vitalité des communautés qui la composent : paroisses mais aussi mouvements d’action catholique, scoutisme, groupes de partage (Jonas, CVX, Osons Emmaüs, ….), couvents et monastères avec leurs fidèles, etc. 

 

En 2030 toute communauté qui se reconnaît dans l’Evangile en vertu de la qualité de baptisés de ses membres pourra nommer des personnes appelées à exercer des responsabilités spécifiques. Ces responsables seront des femmes ou des hommes ayant témoigné d’une expérience de foi et de vie ainsi que de compétences reconnues. Elles exerceront ces responsabilités ministérielles pour un temps donné et seront reconnues et validées par le responsable local de l’unité, évêque du diocèse. .

 

La place des ministères ordonnés (homme ou femme,) est liée à la taille des communautés. Le ministre ordonné est chargé de faire vivre ensemble une diversité de communautés dans la dynamique de Vatican II et des synodes et encycliques qui ont suivi.  Le responsable d’une communauté n’est pas nécessairement un prêtre : chez les Scouts et Guides, par exemple, l’aumônier n’est pas le chef. 

 

Pour ancrer notre unité, nous nous rappelons que nous agissons à partir de ce qui nous a été donné, ce que nous avons reçu et recevons encore du Christ. 

 

Dans cette même dynamique chaque Eglise nationale ou continentale pourra disposer, en fonction de ses particularismes culturels, d’une autonomie de responsabilité pour organiser la vie des communautés

 

12 mai 2024

 

Pour Jonas Strasbourg ;

Jean-Paul Blatz, président 29, rue de Londres 67000 Strasbourg - jean.paul.blatz@gmail.com

Rédigé par jonasalsace

Publié dans #@chemin synodal

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S
Bonjour,<br /> Vos propositions sont à tout le moins progressistes, beaucoup trop à mes yeux et cachent mal une certaine idéologie qui n'est pas celle de la tradition deux fois millénaire de notre Eglise. Nous ne sommes ni protestants ni anglicans. Pourquoi voudriez-vous que nous nous alignions sur ces Eglises-là? Pourquoi voulez-vous, et dans un laps de temps si court, poser un acte fort qui n'a rien de prophétique à mes yeux, et qui consiste à nommer une femme vicaire générale? Il y a déjà une femme DRH et ce n'est pas pour le plus grand bonheur des prêtres avec lesquels elle ne partage rien, ni de leur identité, ni de leur mission. La collaboration n'est pas forcément plus heureuse avec les coopérateurs et coopératrices de la pastorale. Le risque estréel de cléricalisation de fonctions de service qui en deviennent des fonctions de pouvoir. Pourquoi balayez-vous d'un revers de manche, sous couvert de liberté, d'égalité et de fraternité peut-être, une pratique deux fois millénaire en nommant pour une durée déterminée, renouvelable ou non en fonction de l'accord de la communauté, des hommes et des femmes comme responsables de communauté. Vous me répondrez sans doute que les maires sont bien hommes ou femmes. Certes. Mais l'identité-même de l'Eglise n'est pas celle d'une communauté civile purement humaine qui se dote des moyens qu'elle s'est donnés pour assurer son fonctionnement, en élisant le maire et son conseil municipal pour la durée d'un mandat, renouvelé ou non. Ce serait faire peu de cas de l'Eglise Corps du Christ qui a institué des apôtres, des prophètes, des responsables de communauté qui ne sortent pas des urnes d'une élection générale comme cela se passe chez nos frères protestants ou anglicans peut-être. D'autre part, les nominations de prêtres sont délimitées dans le temps. Ils ne sont pas maintenus dans leurs communautés contre leur volonté, surtout quand leur présence a un impact négatif, parfois désastreux, sur la vie et la survie des communautés dont ils ont reçu la charge.<br /> Je crains personnellement que votre démarche synodale ne veuille faire bouger voire casser les lignes, à la limite de notre identité, chrétienne certes, mais catholique d'abord, sinon en franchissant la ligne continue de notre originalité et de notre personnalité et de notre différence. Il ne vous aura pas échappé que dans les faits, ce n'est plus le prêtre qui est responsable de la communauté, mais bien une équipe de laïcs, que les communautés de paroisses et les paroisses sont gérées par des conseils de laïcs, conseil de fabrique, conseil pastoral, équipe d'animation pastorale, qui travaillent en plus ou moins bonne entente avec leur prêtre. C'est bien le conseil pastoral, paroissial ou de fabrique qui porte la responsabilité de la vie de la communauté.et de la communauté de paroisses. Alors, je ne vois pas où est le problème. On peut épiloguer longuement sur la représentation ministérielle du prêtre. Toujours est-il que la vocation émane du Christ et non de la communauté. Celle-ci ne suscite pas les vocations dont elle a besoin et qui répondent à ses attentes. Elle peut susciter, encourager, accompagner le discernement de celui qui se sent appelé, mais c'est le Christ qui choisit ses disciples et je ne vois pas comment nous pourrions nous substituer à cet appel du Christ, nous investir d'une liberté qu'il n'avait pas, alors que nous affirmons par ailleurs qu'il est fondamentalement un homme libre, de la liberté même de Dieu. Il a cassé bien des codes et remis le commandement de l'amour au coeur de la raison d'être de son Eglise et de notre mission. Pourquoi n'a-t-il pas usé de cette même liberté en cassant les codes et les cadres de la nouvelle communauté appelée de ses voeux en nommant des femmes parmi ses apôtres? Qu'est-ce qui objectivement l'en aurait empêché? La peur d'être discrédité? Il n'avait pas besoin de ça pour l'être. Si l'égalité des sexes et la parité chères à nos pratiques démocratiques modernes n'était pas son problème. c'est que la raison est à chercher ailleurs. Le fonctionnement de l'Eglise n'épouse pas le fonctionnement démocratique, de la société civile. Il est d'un autre ordre.<br /> Ceci étant dit, et compte tenu que vos propositions synodales sont très éloignées des miennes, je ne souhaite pas davantage en prolonger la lecture. Merci de me rayer de la liste de vos destinataires que j'ai rejoints récemment par curiosité. Que Dieu vous garde.<br /> Jean-Pierre SCHMITT
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M
🤔🤔🙄