Appel à la désobéissance de prêtres et diacres autrichiens.
Publié le 16 Juillet 2011
Le 19 juin dernier les prêtres et diacres d’Autriche ont lancé un appel à la désobéissance. Pour le moment il a été signé par plus de 300 prêtres et diacres sur un total de 3900 prêtres et 600 diacres que compte l’Autriche. Voici l’original de cet appel.
La traduction française :
Appel à la désobéissance
Le refus romain d’une réforme de l’Eglise nécessaire depuis bien longtemps et l’inaction des évêques non seulement nous autorisent, mais nous obligent à suivre notre conscience et à agir de notre propre initiative :
Nous prêtres voulons porter à votre connaissance nos intentions futures :
- Nous allons à l’avenir lors de chaque célébration intercéder en vue d’une réforme de l’Eglise. Nous prenons au sérieux la parole biblique : Demandez et vous recevrez. Ce qui compte devant Dieu, c’est la liberté de parole.
- Par principe, nous n’allons pas refuser l’accès à l’eucharistie aux croyants de bonne volonté. Ceci s’applique en particulier aux divorcés-remariés, aux membres d’autres Eglises chrétiennes et à l’occasion à ceux qui ont quitté l’Eglise
- Nous allons éviter autant que possible lors des dimanches et jours fériés de faire plusieurs célébrations ou de faire intervenir des prêtres qui sont de passage ou qui sont étrangers à la localité. Il est préférable d’élaborer soi même une célébration de la parole plutôt que d’avoir une liturgie présidée par des acteurs en tournée
- Nous allons à l’avenir considérer qu’une liturgie de la parole avec distribution de la communion est une célébration eucharistique en l’absence de prêtres et la nommer ainsi. Nous remplirons ainsi nos obligations dominicales en cette période de pénurie de prêtres.
- Nous n’allons pas non plus respecter l’interdiction d’homélie à des laïcs compétents et formés ou à des dames professeurs de religion. Il est nécessaire en ces temps difficiles d’annoncer la parole de Dieu.
- Nous allons aussi œuvrer pour que chaque paroisse ait son propre chef, que ce soit un homme ou une femme, marié ou non, que ce soit sa fonction principale ou non. Il ne s’agit pas de faire des regroupements de paroisses mais de définir une nouvelle image du prêtre.
- En conséquence nous allons donc utiliser toutes les occasions pour nous exprimer en faveur de l’accession à la prêtrise des femmes ou des personnes mariées. Et nous les accueillerons en tant que collègues prêtres.
De plus nous nous sentons solidaires de tout collègue qui a dû interrompre ses fonctions parce qu’il s’est marié, mais aussi avec celui qui continue d’exercer en tant que prêtre bien qu’il entretienne une relation. Par leur décision, les uns et les autres suivent leur conscience, comme nous d’ailleurs aussi avec notre protestation. Nous les considérons de la même manière que le pape et les évêques, comme nos frères. Quels sont ceux qui seront nos prochains, nous ne le savons pas. Un seul est notre maître et nous tous devrions, en tant que chrétiens et chrétiennes, être des frères et sœurs. C’est la raison pour laquelle nous nous mobilisons, nous intervenons et nous prions.
Amen.