L’humour peut-il s’exonérer du respect du droit ?
Publié le 14 Mai 2011
L’humour peut-il s’exonérer du respect du droit ?
C’est la question qui vient à l’esprit en visitant le site du diocèse d’Aix en Provence et Arles qui affiche, à la une, une offre d’emploi alléchante en cette période où trop de nos concitoyens se pressent à la porte de Pôle Emploi.
(http://aixarles.cef.fr/2011/05/offre-demploi/)
Mais ici, l’humour est grinçant : on offre de très nombreux postes de travail pour des salaires plus que modestes à une seule catégorie de chercheurs d’emploi.
Des hommes, célibataires de surcroît et souhaitant le rester !
Faut-il saisir la Halde ? Elle vient de disparaître !
Les règles minimum du droit du travail ne seraient-elles pas applicables à cette institution qui recrute très largement ? Le mode humoristique utilisé peut-il courir le risque de valoriser la discrimination et d’en suggérer une pratique possible pour tout employeur potentiel ?
Les limites sont atteintes et frisent l’indécence face aux souffrances personnelles et sociales que vivent ceux qui cherchent désespérément à manifester leur dignité par le travail.
L’humour reste un art délicat à manier. Et il implique souvent la mise en cause de soi-même.
Mais il est vrai que l’Eglise est peu encline à s’engager dans cette voie. Et quand elle le fait si maladroitement c’est sans doute pour éviter les coups de crosse romaine qui ne manqueraient pas de s’abattre sur les mitres qui auraient le courage de poser les bonnes questions.
Dommage !
G.P.