Que demandent-ils à l'Eglise ?
Publié le 22 Décembre 2017
Les empereurs d'Autriche-Hongrie et leurs descendants sont enterrés dans la crypte du couvent des capucins de Vienne. Le dernier en date a été Otto de Habsbourg en 2011. Le cercueil fut déposé devant les portes fermées de l'église. Un héraut frappa trois coups contre la porte. De l'intérieur un religieux posa la question : Qui demande à entrer ? Le héraut répondit : Otto de Habsbourg, prince héritier et énuméra ses nombreux titres aujourd'hui honorifiques. Le religieux poursuivit : Nous ne le connaissons pas. On cogna une seconde fois contre la porte. A la même question fut répondu : Otto de Habsbourg, parlementaire européen. Réponse venue de l'intérieur : Nous ne le connaissons pas. On présenta une troisième fois le quémandeur : Otto, un homme mortel et pécheur. Réponse des capucins : Qu'il entre. De la même manière l'Eglise vient d'ouvrir les portes de ses lieux de prière à Jean d'Ormesson et Johnny Halliday. Elle n'a pas accueilli l'homme politique, l'écrivain ou le chanteur, mais des hommes qui, à travers doutes, bonheurs ou malheurs ont cherché à aimer et à être aimés.
Lorsque à Saint-Féliu-d'Avall (Pyrénées-Atlantiques), des familles ont appris la mort de plusieurs enfants dans l'accident d'un car scolaire, spontanément la porte de l'église du village s'est également ouverte pour accueillir ceux qui le souhaitaient. Au nom de l'Église toute entière, le pape s'est associé aux familles en deuil en invoquant Dieu, Père de miséricorde, afin qu'il accueille dans la paix de sa lumière ces jeunes qui ont perdu la vie et qu'il apporte réconfort et espérance aux blessés et à leurs familles. L'évêque de Perpignan, Mgr Norbert Turini a aussi manifesté son soutien aux familles : Dans ce moment de douleur intense, où nos cœurs sont touchés, nous ne voulons pas oublier à quelques jours de Noël que le Christ vient partager notre humanité jusque dans ses plus grandes souffrances.
De telles prières prononcées le jour des obsèques n'apaisent pas durablement la douleur de ceux qui restent, mais elles sont accueillies avec reconnaissance par les familles qui ne manquent pas de remercier le célébrant pour "ses paroles réconfortantes". La nouvelle pastorale des funérailles n'impose plus une messe à des personnes qui n'y sont pas habituées. Les célébrants, prêtres ou laïcs, ont toute latitude de parler de paix, d'amour, d'espérance à travers des paroles autrefois prononcées par Jésus mais aussi à partir de textes et de chants qui ont fait le bonheur du défunt.
Jean-Paul Blatz
18 décembre 2017