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Publié le 1 Avril 2010

Les racines

 

Pendant sa vie publique Jésus a fréquenté des pauvres et des riches, des gens du peuple et des docteurs de la loi. Les uns écoutaient sa parole comme une parole libératrice. Les autres essayaient de le prendre au piège de leurs raisonnements. L’épisode de la pauvre veuve racontée par Marc met au jour le fossé qui sépare les uns des autres ainsi que le jugement de Jésus à leur égard.

 

L’événement se passe au Temple. D’après Marc, il fait suite à un long passage qui commence par l’expulsion des vendeurs du Temple (Mc 11, 15-19) et qui s’achève par une sévère mise en garde contre les  docteurs de la loi qui « dévorent les biens de veuves, tout en affectant de faire de longues prières » (Mc 12, 38-40). Face à ces veuves exploitées par les docteurs de la loi, Marc présente la pauvre veuve qui donne tout ce qu’elle a.

 

Le texte

 

Jésus s’étant assis face au Trésor du Temple, regardait comment la foule jetait de la monnaie de bronze dans le tronc. Beaucoup de riches y jetaient beaucoup.

Survint une pauvre veuve. Elle jeta deux leptes, soit un quart d’as (1).

Ayant appelé ses disciples, il leur dit : « En vérité je vous le dis, cette pauvre veuve a jeté plus que tous ceux qui ont jeté dans le Trésor. Car tous ont jeté de leur superflu, mais elle a jeté de son indigence tout ce qu’elle possédait pour vivre » (Mc 12, 41-42).

 

 

 

 

Aujourd’hui

 

Jésus met le doigt sur l’essentiel : ce qui compte ce n’est ni l’argent, ni le paraître, mais le don de soi. De cet enseignement, la pauvre veuve est le docteur. Non par des discours, mais par sa vie. Aujourd’hui, n’avons-nous pas à recevoir des leçons de vie par les tout-petits autour de nous et à travers le monde ?

 

 

 

Traduit et commenté par Albert Hari

 

 

 

 

 

(1) Le lepte était la plus petite piécette. D’après Mt 10, 29, on pouvait acheter deux moineaux pour un as. Ce que la veuve a donné permettait juste d’acheter un demi-moineau.

 

 

 

 

Retrouvez toutes les autres femmes de la Bible dans l’ouvrage d’Albert Hari, Découvrir toutes les femmes de la Bible, Editeur Novalis, Montréal, 2007.

L’ouvrage est disponible en librairie (Oberlin à Strasbourg, Hartmann à Colmar) et chez l’auteur.

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Rédigé par jonasalsace

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Publié le 1 Avril 2010

Les racines

 

Au deuxième siècle avant Jésus-Christ, occupations étangères, persécutions et guerres se succédaient en Palestine. L’avenir était sobre. Pour redonner courage au peuple, un auteur biblique compose un « roman » (1) extraordinaire. L’histoire se passe quelques siècles plus tôt au temps de Nabuchodonosor. La ville de Béthulie est assiégée, affamée, vouée à la destruction et la population à la mort ou à l’esclavage. Judith, une riche veuve, aidée par sa servante, va accomplir une action décisive. Elle sort de la ville, passe au camp ennemi et séduit le général en chef, Holopherne. Fou d’elle, il organise une fête en son honneur. Mais il a tellement bu qu’il s’endort sur sa couche. Judith reste seule avec lui.

 

 

Le texte

 

Judith, près du lit, dit en son cœur : « Seigneur Dieu de toute puissance, en cette heure regarde l’action de mes mains pour la grandeur de Jérusalem… » Elle s’avança vers la traverse du lit, près de la tête d’Holopherne. Elle saisit la chevelure de sa tête et elle dit : « Seigneur, Dieu d’Israël, rend-moi forte en ce jour ! » Par deux fois elle frappa sa nuque de toute sa vigueur et lui coupa la tête…

Peu après elle sortit et donna la tête à sa servante qui la mit dans le sac à provision. Elles sortirent toutes les deux ensemble, comme d’habitude, pour aller prier… Elles gravirent la montagne de Béthulie et arrivèrent à ses portes… Judith montra la tête aux gardiens et dit : « Voici la tête d’Holopherne… Le Seigneur l’a frappé d’une main de femme. Vive le Seigneur qui m’a gardée sur la route où j’allais ! Car mon visage l’a séduit pour sa perte. Il n’a pas péché avec moi pour ma honte et mon déshonneur ! » (Judith, 13, 4-16).

 

Aujourd’hui

 

Ecrit à un moment où « l’antiféminisme » sévissait dans certains milieux d’Israël (1), le « Roman » de Judith a pu contribuer non seulement à critiquer la misogynie, mais aussi à mettre en relief le rôle que pouvait jouer une femme pour la libération de son peuple et à réveiller la foi en Dieu libérateur. Qui écrira le Roman de Judith et de sa servante aujourd’hui ? Dans quelles instance l’auteur les ferait-il entrer, non pas pour couper des têtes, mais pour libérer ceux qui sont enfermés dans des certitudes qu’ils croient immuables, comme on croyait immubale l’affirmation que le soleil tourne autour de la terre.

 

 

Traduit et commenté par Albert Hari

 

 

 

 

(1) A cette époque l’utilisation du Roman ou de la Nouvelle était répandue. La Bible en contient plusieurs : Jonas, Suzanne (en Daniel 13) et Esther.

(2) Voir par exemple un texte datant du 2ème siècle avant Jésus-Christ : l’Ecclésiastique (ou Sirac) 25, 13-26.

 

 

 

 

Retrouvez toutes les autres femmes de la Bible dans l’ouvrage d’Albert Hari, Découvrir toutes les femmes de la Bible, Editeur Novalis, Montréal, 2007.

L’ouvrage est disponible en librairie (Oberlin à Strasbourg, Hartmann à Colmar) et chez l’auteur.

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Rédigé par jonasalsace

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