Publié le 6 Juin 2014

parvis1407Sommaire des articles du dossier

 

Le vocable « temps » est ambigu. Il est utilisé couramment pour signifier des concepts différents : moment, durée, chronologie, qui ne disent par ailleurs pas ce qu'il est. Philosophes et scientifiques s'interrogent depuis des siècles sur sa nature : existe-t-il indépendamment de nous ? Le temps des horloges, qui se déroule de façon uniforme, n'est pas le temps psychologique qui, lui, est élastique. 

 

Nous vivons aux niveaux personnel, social et politique le présent dans sa relation au passé proche et à l'avenir également proche auquel il est indéfectiblement lié.

 

Le temps qui tisse nos vies est aussi la marque que nous portons en nous de l’histoire collective qui nous a précédé. Sauf à être fondamentaliste, il n'est pas possible de parler de Dieu sans interroger les mythes, sans être conscient que la Bible ne s'est pas écrite dans un monde clos et que la plupart des mythes sur laquelle elle repose sont partagés par d'autres cultures et remontent à des époques beaucoup plus anciennes. 

 

Le temps qui intervient dans ces récits est l'idée que s'en faisaient leurs auteurs. Dire que Dieu est hors du temps ou que le Christ reviendra à la fin des temps n'est pas une information révélée sur ce qu'est la nature du temps. L'essentiel de notre foi est lié à l'Incarnation qui signifie que c'est dans le monde que l'on rencontre Dieu. 

 

Les différentes civilisations ou les différentes philosophies ont eu des conceptions du temps différentes ; temps linéaire ou temps circulaire ; préexistant ou non… Sans savoir expliciter la nature propre du temps, la science en utilise une approche mathématisée à partir de laquelle toutes les branches de la physique se sont construites ; elle nous donne aujourd'hui une vision de l'histoire de l'univers et de la place que nous, êtres humains, y occupons. Mais on ne peut oublier que les théories scientifiques émergent du cerveau des hommes dans un contexte socioculturel donné : les concepts ont une histoire.

 

Ce temps qui tisse nos vies (Lucienne Gouguenheim)

Deux façons de penser le temps, l’une fondée sur l'éternité et l’autre sur l'histoire sont deux composantes contradictoires mais inséparables de notre effort pour comprendre le monde. Nous ne pouvons pas expliquer ce qui change sans le ramener au permanent.

 

Multiples durées et moments uniques (Réjane Harmand et Françoise Gaudeul)

Le temps qui passe très vite ou qui n’en finit pas de passer ; celui qui nous manque ou que nous ne prenons pas pour vivre. Mais aussi l’instant unique, celui qui est là, décisif : « le temps venu de… ».

 

Le temps du politique (Anthony Favier)

L’exigence de résultat n’amène-t-elle pas à surévaluer la temporalité courte ? Comment inclure le temps long dans nos projets politiques, sans attenter à l’idéal démocratique de perfectibilité de la société et d’amélioration de nos existences ?

 

Mirages et écueils de l’immédiateté (Georges Heichelbech)

Le temps est l’horizon à travers lequel nous faisons l’expérience du monde, mais la modernité semble désormais compromettre les conditions de cette rencontre. Au-delà de l’emballement de l’innovation technique, c’est l’accélération du réel lui-même qui est en jeu.

 

Le temps c’est de l’argent (Lucette Bottinelli)

De plus en plus d’acteurs, partout dans le monde, s’engagent dans une course onéreuse pour gagner quelques microsecondes sur une transaction financière. Bien sûr, pour gagner de l’argent. Mais avec quelle utilité pour l’économie réelle ?

 

Un perpétuel besoin de fêtes (Jean-Paul Blatz)

La communion festive répond à des besoins humains fondamentaux : exorciser les peurs et oublier les préoccupations quotidiennes. Elle échappe aujourd’hui au contrôle et à la régulation religieuse et continue à contribuer à la socialisation.

 

Le temps biblique à l’épreuve de la science et de la sécularisation (Jean-Paul Blatz)

Que reste-t-il aujourd’hui de l’irruption du Dieu transcendant dans le temps, rejetée par la science, confinée à la sphère privée par la laïcisation et de plus en plus ignorée par une société marquée par la sécularisation et même l’exculturation du christianisme ?

 

Conception du temps - Diversité et complexité (Jean-Pierre Schmitz)

La diversité de la conception du temps est un marqueur de civilisation, même si la mondialisation tend à l’estomper. Temps linéaire en Occident, temps cyclique en Orient induisent des comportements différents et contribuent  à la complexité des relations

 

Temps de l’histoire et temps du mythe (Jean-Bernard Jolly)

Ne pouvant arrêter le temps, les hommes structurent le vécu en une histoire qui s’inscrit dans la permanence. En deçà du début des histoires particulières, le temps des origines qui est le début de toutes les histoires échappe à la mémoire. Le caractère mythique de ces récits des origines leur donne une dimension de sens.

 

Temporalité de la Parole de Dieu (Jean-Marie Kohler)

Le Dieu des traditions juive et chrétienne s’est radicalement impliqué dans l’histoire de l’humanité. Le mystère de son incarnation dans le Christ ne s’éclaire pour nous, par delà les dogmes atemporels qui sont censés en rendre compte, qu’à travers le vécu des hommes.

 

La nature énigmatique du temps et son approche par la physique (Christian Larcher)

Qu’est-ce que le temps ? Nous construisons des horloges. Mais est-ce bien le temps que l’on mesure ? Le temps est-il son propre moteur, fabriquant des instants toujours neufs, évoluant comme une plante qui pousse ? Ou bien ne ferait-il que parcourir un chemin déjà initialement tracé de toute éternité ?

 

Lucette Bottinelli et Lucienne Gouguenheim

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Rédigé par jonasalsace

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Publié le 6 Juin 2014

jeanne d'arc photo-copie-1Mardi 20 mai Jeanne d'Arc a été libérée par un commando de la liste "Féministes pour une Europe Solidaire" 

Au cours d'une cérémonie festive et burlesque avec moines et sorcières, des femmes et des hommes de la liste « Féministes pour une Europe Solidaire » ont libéré symboliquement Jeanne la Lorraine des griffes des conservateurs et des extrémistes qui la célèbrent aujourd’hui alors qu'ils l'auraient brûlée hier !Par cette action, le commando a voulu rappeler que Jeanne la guerrière a été jugée par l’Église lors d'un procès conduit par  un évêque, Pierre Cauchon, qui mobilisa plus de cent témoins à charge : chanoines, docteurs, abbés et délégués de l'université de Paris.


Les pourfendeurs des études de genre ont sans doute oublié que le chef d’accusation principal à l'encontre de Jeanne était... qu'elle portait des vêtements d’homme.

Dans un premier temps, Jeanne s’était soumise, elle avait accepté de s'habiller en femme, et avait été épargnée. Mais après une tentative de viol, elle reprit ses habits d’homme. C’est alors que, considérée comme « relapse » (retombée dans ses erreurs passées), elle a été condamnée à être brûlée vive.


Le 30 mai 1431, elle périssait dans les flammes comme sorcière.

Comme elle, des dizaines de milliers de femmes en Europe,  aux XVIe et XVIIe siècles, ont été brûlées, par la volonté de l’Église,sous l'accusation de sorcellerie.

Ultime injure faite à Jeanne : être récupérée par les notables et les extrémistes !


Aujourd’hui, nous avons affirmé que Jeanne, la rebelle, la guerrière, serait à nos côtés, dans une France laïque et pour une Europe solidaire.

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Rédigé par jonasalsace

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Publié le 22 Avril 2014

Le 14 avril dernier, le quotidien La Croix a résumé une information parue dans le journal Salzburger Nachrichten : « Le pape François ne serait pas opposé à l’ordination d’hommes mariés, il demande aux évêques locaux de lui faire des propositions courageuses ». L'annonce fait suite à un entretien du pape avec un évêque brésilien, d’origine autrichienne,  le P. Erwin Kraütler,

 

Comme il l’avait déjà fait précédemment pour d’autres questions, le pape a donc réaffirmé la compétence des conférences épiscopales locales. Dans ce contexte, c’est de la situation de l’Église catholique en France qu’il nous faut nous préoccuper. Pour baliser le plus vite et le plus tôt possible la voie ouverte par cette information, il est urgent que nos communautés locales, premières concernées, viennent en aide aux évêques, pour leur proposer un programme d’action adapté et réalisable, mais surtout des candidatures

.

Comme l’exercice actuel du ministère pastoral et l’organisation des communautés paroissiales sont adaptés à des prêtres célibataires, tout l’ensemble est à repenser pour des prêtres mariés. Or l’histoire nous propose des modèles pour une telle réorganisation. Ainsi, pendant les premiers siècles, les ministères étaient nombreux et diversifiés pour le service des communautés locales, alors que depuis le Moyen Âge, les curés étaient les seuls pasteurs dans la paroisse. Mais le concile Vatican II a revalorisé la multiplicité des ministères ; il a favorisé le rétablissement du diaconat comme ministère permanent et la promotion d’équipes pastorales. C’est dans un tel contexte d’exercice collégial des ministères qu’il faut imaginer celui des prêtres mariés.

 

Puisque la voie est ouverte à l’appel d’hommes mariés pour le ministère pastoral, qui peut-on solliciter ? Quels hommes peut-on considérer comme disposés ou préparés à s’engager dans le ministère presbytéral ? On songe à ceux qui sont déjà actifs dans des services pastoraux, comme les équipes d’animation pastorale des communautés locales, des célébrations et de la diaconie. Dès lors, pour permettre aux évêques d’appeler des candidats, il est indispensable que dans chaque diocèse se constituent des équipes d’appel, recensant des candidatures dans les paroisses pour les présenter aux évêques. De toute façon, le diaconat étant une étape obligée avant l’appel au ministère presbytéral,  les diocèses disposent déjà des dispositifs mis en place pour l’appel et la formation des diacres et pourront leur ajouter les parcours spécifiques pour la formation presbytérale. 

 

Marcel Metzger

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Rédigé par jonasalsace

Publié dans #@étincelles

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