Publié le 7 Janvier 2018

Lors d'une homélie prononcée le 8 septembre 2017 au Mont Sainte-Odile (Bas-Rhin), Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg fustigeait l' "idéologie de l'égalitarisme" selon laquelle "Dieu est désormais présenté comme un partenaire, à égalité". Il ajoutait : "L'homme n'est grand qu'à genoux" devant Dieu.

 

Ces propos me laissent perplexes. Il m'avait semblé que la foi chrétienne repose sur les mystères de l'incarnation et de la résurrection. En se faisant homme parmi les hommes, Dieu ne s'est-il pas fait notre frère ? Frère de chaque femme et de chaque homme, avec une préférence pour les plus faibles et les exclus ? L'incarnation de Dieu en homme n'est-elle pas la référence primordiale de la fraternité et de l'égalité ?

 

Par ailleurs,  par sa résurrection, Jésus n'a-t-il pas, une fois pour toutes, relevé l'homme à genou devant une divinité ?  Notre foi dans le mystère de la résurrection n'implique-t-elle pas précisément de mettre débout tout homme, particulièrement celui que la hiérarchie institutionnalisée et l'exploitation économique mettent à genoux ? 

 

En portant certains jugements anti-égalitaires, antri-démocratiques ou anti-modernistes, ne risque-t-on pas de mettre en cause le vivre-ensemble tel qu'il a été voulu et vécu par Jésus et que les chrétiens d'aujourd'hui ont pour mission de  pérenniser ?

 

Jean-Paul Blatz

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Rédigé par jonasalsace

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Publié le 27 Décembre 2017

A quelle heure la messe de minuit ?

 

En ce 24 décembre, si vous vous trouvez dans un presbytère encore habité on vous posera peut-être cette question au téléphone. Il vaut mieux être prudent pour ne pas trouver porte close dans les églises de village. En effet, en cette nuit de Noël nombreuses seront encore les églises qui resteront fermées.

 

Les plus anciens se résigneront nostalgiquement en se rappelant leur enfance. Elle ne remonte pas à la nuit des temps, mais aux années cinquante du XXème siècle.  La veille du jour  de Noël, on mangeait tôt comme les autres jours de travail. Pour pouvoir communier, il faillait respecter un jeûne de trois heures. Puis on s'habillait chaudement pour affronter le froid. Non plus à pied avec une lanterne, mais déjà en voiture. A travers les vitraux de l'église jaillissait une intense lumière dans la nuit. A l'intérieur, un grand sapin décoré illuminait une crèche dont les personnages nous semblaient géants. La chorale et l'organiste donnaient le meilleur d'eux-mêmes. C'était la fête. Une fête à nulle autre pareille.

 

Aujourd'hui, plus le nombre de marchés de Noël augmente, plus les messes diminuent. Le mercantilisme plutôt que la prière ? Un insipide O Tannenbaum diffué par haut-parleur dans nos rues plutôt que le Stille Nacht chanté à capella par les chrétiens réunis autour de la crèche ?

 

La disparition de la messe de minuit, marque la fin d'une époque. N'y a-t-il pas plus grave, pour l'annonce de l'Evangile ? Par exemple la disparition de l'eucharistie, les dimanches ordinaires, par manque de prêtres ? Cette absence ne remet-il pas en question l'existence même des petites communautés chrétiennes de proximité ?

 

N'est-il pas temps de réfléchir comment, en l'absence de prêtre, les chrétiens peuvent prier le premier jour de la semaine, dans toutes les églises construites - souvent au prix de grands sacrifices - par nos aïeux dans la foi ? Comment redonner vie à des pierres abandonnées des hommes ?

 

Aloys Meyer

 

24 décembre 2017

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Publié le 27 Décembre 2017

En ce mois décembre 2017 à Romans, on préparait la fête de Noël. Pas tout le monde. La famille A., d'origine arménienne vivait dans l'insécurité. Les parents et leurs deux filles risquaient l'expulsion, leur titre de séjour leur ayant été retiré. Il y a dix ans, le jeune couple s'était senti en danger dans son pays et était venu s'installer dans la Drôme.

 

Cette situation parvint à l'oreille de l'employeur du papa. Celui-ci s'évertua immédiatement à faire annuler la décision administrative. Celle famille, déclara-t-il a manifesté sa volonté de s'intégrer ; ses enfants sont nés en France et le père occupe un poste avec des compétences qu'on ne trouve pas ailleurs ; leur présence est "un enrichissement pour notre pays". L'employeur remua ciel et terre : lancement d'une pétition de soutien, contact avec les organisation syndicales enseignantes et le monde associatif...

 

Résultat : la veille de Noël, la famille apprit que sa situation sera régularisée en janvier 2018. Déclaration de l'employeur : Je suis content pour eux. Ils vont pouvoir passer un Noël en famille sereinement et pouvoir vivre tranquillement à partir de janvier 2018. Un bel élan de solidarité qui a payé. Conclusion : la ferme volonté citoyenne peut aider nos dirigeants, locaux et nationaux, à être fidèles à la devise et la constitution de notre pays.

 

Ceci n'est pas un conte de Noël. Mais une bonne nouvelle, attendue et espérée. Pour les chrétiens, n'est-ce pas aussi un nouveau Noël, comme à chaque fois que l'Amour fait irruption dans les relations humaines ? Quand des femmes et des hommes portent attention à l'autre ne sont-ils pas les témoins de la tendresse de l'Emmanuel (Dieu avec nous) dans la superficialité mercantile qui nous environne particulièrement à la fin de chaque année ?

 

Jean-Paul Blatz

 

Source

Franceinfo, 24 décembre 2017 - Mélissa Fornade

 

25 décembre 2017

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